NDIORO NDIAYE DÉCRYPTE LA PERSISTANCE DU PATRIARCAT DANS LA SOCIÉTÉ SÉNÉGALAISE
L’ancienne ministre du Développement social estime que la plupart des discriminations à l’égard des femmes, notamment en matière d’accès à la terre et d’autorité parentale résultent de la survivance de la domination masculine ancrée dans les traditions
L’ancienne ministre du Développement social, Pr Ndioro Ndiaye, a estimé, mercredi, que la plupart des discriminations à l’égard des femmes en matière notamment d’accès à la terre et d’autorité parentale résultent de la survivance du patriarcat.
”C’est le patriarcat. C’est notre éducation, notre civilisation et je pense qu’il ne faut pas en avoir honte, il faut l’assumer. C’est le patriarcat qui explique pourquoi les filles sont désavantagées à cause de leur physique (…)”, a indiqué Pr Ndiaye, invitée de la rédaction de l’APS, en prélude de la célébration de la Journée internationale de la femme.
Quoique des femmes aient fait leur preuve au sein des forces de défense et de sécurité, cette situation subsiste, a déploré Pr Ndioro Ndiaye, ancienne cheffe du département d’odontologie et de stomatologie à la faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
”Lorsqu’on fait l’évaluation des forces armées, il y a des femmes fortes qui sont reconnues comme telles par leurs collègues hommes”, fait-elle observer.
Elle estime que la plupart des discriminations relèvent d’un problème ‘’culturel’’. ‘’Ce sont les résidus du patriarcat’’, a-t-elle soutenu.
L’ancienne ministre considère le féminisme actuel comme étant ou tendant à devenir “moins violent”. ‘”Je le dis encore parce que le féminisme actuel tend ou est moins violent. Et c’est ce qui me plait chez ces jeunes filles : elles ne traitent pas la lutte contre les violences faites aux femmes comme nous on le faisait’’, a-t-elle analysé.
Au début du combat féministe, ”c’était beaucoup plus violent”, a-t-elle relevé. Elle explique que ‘’c’était notre début avec la remise en question de la prééminence de l’homme par rapport à la femme et tout ce que la femme pouvait avoir comme brutalité de la gent masculine’’. Elle estime néanmoins qu’’’il y a des problèmes à poser’’.
Sous ce rapport, Ndioro Ndiaye recommande au ministère de la Femme de mettre en place ”un groupe qui travaille, qui doit inviter tout le monde pour sortir des propositions d’actions” à mettre en œuvre. ”Cela incombe aux hommes et aux femmes en même temps’’, a-t-elle lancé.