«UNE NOMINATION D’UNE FEMME LEADER DOIT ETRE L’ABOUTISSEMENT D’UN TRAVAIL A LA BASE ET NON PARCE QU’UN HOMME EN A DECIDE…»
PENDA MBOW, PRESIDENTE DU MOUVEMENT CITOYEN

Les femmes ne doivent pas occuper des postes de responsabilité simplement parce qu’elles ont été choisies, dans leurs partis politiques, par des hommes. Elles doivent accéder aux instances de décisions grâce à leur mérite, dû surtout à un engagement à la base. C’est la conviction de la présidente du Mouvement citoyen, Pr Penda Mbow. Elle s’exprimait hier, jeudi 26 octobre, lors d’un atelier de réflexion axé sur le leadership féminin au Sénégal.
La présidente du Mouvement citoyen, le professeur Penda Mbow, fait le procès de l’accès et des nominations des femmes à des instances de décision. Pour elle, confier un poste de responsabilité à une femme ne doit pas se faire simplement parce qu’un homme politique (en l’occurrence le responsable du parti) a porté son choix sur cette dernière. La nomination doit être le fruit d’un travail à la base et l’engagement certifié de la personne choisie.
«Le leadership des femmes ne doit pas seulement être le choix des hommes. Il doit être l’aboutissement de toutes les luttes que nous avons connues dans ce pays. Lorsqu’un leadership prend en charge une quelconque forme de pouvoir, il doit être non seulement représentatif du rôle des femmes et de leur travail, mais qu’il doit être capable de gérer ce que la société place en lui», a-t-elle dit. Mieux, renchérit Penda Mbow, «une nomination d’une femme leader ne doit pas se faire parce qu’un homme en a décidé dans son parti politique. Une nomination doit être l’aboutissement de tout un travail à la base. La nomination doit contribuer à changer quelque chose dans le pays et à faire avancer les vides».
LES FEMMES ATTENDUES SUR LES QUESTIONS LIEES A LA SECURITE, LE PETROLE ET LE GAZ
Le souhait de Penda Mbow, c’est aussi d’avoir une meilleure implication des femmes dans les grandes questions de l’heure comme les enjeux sécuritaires et l’exploitation des ressources naturelles. «La sécurité n’est plus un élément qui relève des institutions militaires et policières. La sécurité est devenue un enjeu de société. Il faut que non seulement les femmes participent à la réflexion, mais qu’elles puissent prendre en charge cette question. Les femmes doivent aussi maîtriser les questions relatives à l’exploitation du pétrole et du gaz».
Par ailleurs, pour mieux asseoir le leadership féminin, le professeur Penda Mbow et ses collègues se sont engagées à porter davantage le combat. «On n’a l’impression, dans notre pays, que les femmes ont beaucoup évolué et qu’il y a des femmes à tous les niveaux, que ça soit institutionnel, des structures sociales. Mais, cela parait être une illusion dans la mesure où ce leadership ne prend pas en charge toutes les luttes des femmes du Sénégal. Il est temps de réfléchir, dans un contexte de crise de la démocratie dans le monde, comment anticiper sur l’avenir et qu’est-ce que qu’il faut faire pour que le leadership féminin ne soit plus un leadership alibi, mais qu’il soit un véritable leadership capable de prendre en charge les besoins de transformation dans notre société». A signaler que le Mouvement citoyen a profité de la rencontre pour rendre un hommage à Aminata Diaw Cissé, professeur de philosophie décédée cette année.