VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE
Le Fnuap renforce les capacités des coordonnateurs nationaux pour mieux apporter une assistance psychologique aux personnes victimes
Violences basées sur le genre : Le Fnuap renforce les capacités des coordonnateurs nationaux
Les coordonnateurs nationaux sur les violences basées sur le genre (Vbg) sont en conclave à Dakar depuis hier. Le Fonds de Nations unies pour la population (Fnuap), initiateur de cette réunion, veut renforcer les capacités de ces acteurs locaux pour mieux apporter une assistance psychologique aux personnes victimes de violences basées sur le genre.
La région du Lac Tchad (Nigéria, Cameroun, Niger, Tchad) est en proie à des conflits de toutes sortes. Cette situation conflictuelle avec la menace Boko Haram a fini par exacerber les violences basées sur le genre (Vbg). Dans cette région, « 17 millions de personnes à risque » ont été dénombrées, a informé Catherine Andela, conseillère régionale du système des Nations unies sur les violences basées sur le genre (Vbg) en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Parmi ces millions, des milliers de filles ont subi des violences sexuelles. Au Nigéria, elles sont des milliers de filles à être kidnappées par des gangs de malfaiteurs. Cette crise d’urgence touche notamment la région du Sahel avec le Nord Mali. « Le problème est assez sérieux. Il faut éradiquer le fléau le plus rapidement possible », a averti Mme Andela. Cette violence basée sur le genre est plus notée dans les camps de réfugiés. Les populations qui ont fui les zones de conflits se sont retrouvées dans des campings. Dans ces sites, les enfants, les femmes sont victimes d’abus et de violences sexuels. Toutefois, les violences basées sur le genre ne se limitent pas seulement aux viols et autres abus sexuels.
D’après la conseillère régionale du système des Nations unies sur les violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest et du Centre, les mutilations génitales féminines (Mgf), les mariages précoces sont aussi des violences basées sur le genre. Ces mariages précoces, c’est-à-dire avant l’âge de 18 ans, sont plus récurrents au Niger (75 % de femmes âgées entre 20 et 24 ans ont été mariées avant l’âge de 18 ans), au Tchad (72 % mariées avant l’âge de 18 ans), en Guinée (63 %) ou au Mali (55 %).
Cependant, le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) s’implique dans le combat contre les violences basées sur le genre. Il a organisé, hier, à Dakar, une réunion régionale pour les coordonnateurs nationaux de violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest et du Centre. Ils sont surtout venus des pays en crise : Mali, Niger, Nigéria, Centrafrique, Cameroun. Cette rencontre de deux jours (24 et 25 janvier) va permettre aux différents acteurs de réfléchir sur les stratégies à adopter pour lutter contre les violences basées sur le genre et les violences sexuelles dans ces deux régions du continent africain.
« Compte tenu des indicateurs alarmants dans la région et de l’impact, les participants et les facilitateurs ont souligné l’importance de tenir une telle consultation afin d’informer et d’influencer sur le développement de la stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre », a expliqué Catherine Andela. Ainsi, ces coordonnateurs seront mieux outillés pour pouvoir apporter une assistance psychologique aux personnes victimes de violences basées sur le genre dans toutes les zones en crise en Afrique de l’Ouest et du Centre.