L’ECONOMIE MALIENNE SOUS MENACE DE LA CRISE COTONNIERE
Les cotonculteurs, qui sont les agriculteurs spécialisés dans la culture du coton, rencontrent actuellement des difficultés financières importantes. Beaucoup d’entre eux n’ont pas encore été rémunérés pour leur récolte, bien que celle-ci ait été livrée il
Les cotonculteurs, qui sont les agriculteurs spécialisés dans la culture du coton, rencontrent actuellement des difficultés financières importantes. Beaucoup d’entre eux n’ont pas encore été rémunérés pour leur récolte, bien que celle-ci ait été livrée il y a plusieurs mois.
La commune rurale de Defina, située dans le cercle de Bougouni au sud du Mali, est un exemple concret de cette crise. Bougouni est une localité du pays, située à environ 170 kilomètres au sud de Bamako, la capitale. Dans cette commune, seules deux des dix-sept coopératives de producteurs de coton ont reçu leur paiement.
À l’échelle nationale, le Mali compte plusieurs centaines de ces coopératives, chacune jouant un rôle crucial dans l’économie locale et nationale en produisant et en fournissant du coton.
Pendant de nombreuses années, les cotonculteurs ont été au cœur du développement socio-économique de nombreuses régions du Mali. La situation actuelle met non seulement en péril leur subsistance, mais également les progrès réalisés.
La frustration monte parmi eux, certains demandant même la démission du directeur général de la Compagnie Malienne pour le Développement du Textile (CMDT), M. Nango Dembélé. Responsable de la production, de l’égrenage et de la commercialisation du coton au Mali, cette compagnie est sous une pression intense pour résoudre cette crise.
Le coton est le deuxième produit d’exportation le plus important du Mali, représentant 11,3 % des exportations totales, juste après l’or qui en constitue 68 %.
En 2023, le Mali a exporté environ 526 000 tonnes de coton, bien en deçà des prévisions initiales de 740 000 tonnes, soit une baisse de 29 %. Cette diminution accentue encore les difficultés économiques des cotonculteurs.
Un appel à l’action de l’ancien Premier Ministre
L’ancien premier ministre Moussa Mara a exprimé sa profonde préoccupation face à cette situation. Dans une note partagée sur les réseaux sociaux, il a exhorté la CMDT à prendre toutes les mesures nécessaires pour payer les cotonculteurs avant la fête de Tabaski.
Selon lui, ce paiement est crucial pour encourager les agriculteurs à planter pour la prochaine campagne et pour aider le pays à retrouver sa position de premier producteur de coton.
Actuellement, le Mali a perdu sa position de premier producteur de coton en Afrique au profit du Bénin.
Le Bénin a su s’imposer grâce à une combinaison de politiques agricoles efficaces, d’innovations technologiques et de soutien gouvernemental solide à ses producteurs de coton.
Ces caractéristiques ont permis au Bénin de maximiser sa production et de conquérir les marchés internationaux.
La production cotonnière du Mali est en crise, menaçant non seulement les moyens de subsistance de milliers de cotonculteurs mais aussi la stabilité économique du pays.
Des économistes soulignent l’urgence pour les autorités de prendre des mesures pour résoudre cette situation, assurer le paiement des agriculteurs et relancer la production. Ils reconnaissent que seule une action rapide et décisive permettra au Mali de retrouver son statut de leader dans la production cotonnière en Afrique.