REFUS ROYAL D'EXCUSES POUR LES ATROCITÉS COLONIALES AU KENYA
"Il ne peut pas y avoir d'excuse" aux "actes de violence odieux et injustifiables" commis contre les Kényans par le pouvoir colonial britannique lors de leur "lutte pour l'indépendance", affirme le roi Charles III
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Arrivé lundi au Kenya pour sa première visite en tant que souverain britannique dans un pays du Commonwealth, le roi Charles III était très attendu sur la question des violences commises pendant la colonisation. Pourtant, s'exprimant à Nairobi ce mardi lors d'un dîner avec le président William Ruto, Charles III a refusé de présenter des excuses comme le réclamaient de nombreuses organisations kényanes.
"Il ne peut pas y avoir d'excuse" aux "actes de violence odieux et injustifiables" commis contre les Kényans par le pouvoir colonial britannique lors de leur "lutte pour l'indépendance", a affirmé le monarque. Une déclaration qui a déçu, alors que la Commission kényane des droits humains demandait publiquement des "excuses publiques inconditionnelles et sans équivoque".
Parmi les épisodes les plus dramatiques, la rébellion Mau Mau dans les années 1950 s'est soldée par plus de 10 000 morts kényans lors de sa répression par les Britanniques. Malgré les mises en cause récurrentes, le Royaume-Uni n'a présenté jusqu'à présent que de simples "regrets sincères" en 2013.
Le président Ruto a qualifié la réaction coloniale de "cruauté monstrueuse" et salué le "courage" de Charles III à évoquer cette période, tout en regrettant l'absence d'"excuses" selon lui nécessaires. Le roi s'est contenté d'affirmer sa volonté de faire "la lumière" sur ces "vérités inconfortables", refusant d'aller plus loin dans la condamnation du passé colonial britannique.
Son refus déclaré de présenter des excuses pour les atrocités commises risque d'atténuer le caractère historique de cette visite au Kenya.