TRIPARTITION INÉDITE EN FRANCE
Aucun des trois grands blocs n'a décroché la majorité absolue aux législatives. L'alliance de gauche décroche la première place, devançant Renaissance d'Emmanuel Macron. L'extrême droite signe un score historique mais manque la marche du pouvoir
(SenePlus) - La France se retrouve dans l'incertitude au soir d'élections législatives pour le moins surprenantes. Selon les premières estimations des instituts de sondage rapportées par l'AFP, aucun des trois grands blocs n'a obtenu la majorité absolue, plongeant le pays dans le brouillard politique à quelques semaines de l'ouverture des Jeux Olympiques.
Contre toute attente, l'alliance de gauche du Nouveau front populaire (NFP) arrive en tête avec 172 à 215 sièges, talonnant le camp présidentiel d'Emmanuel Macron qui n'obtient que 150 à 180 députés, loin des 289 requis pour gouverner. "C'est un coup de semonce adressé aux 'arrogants'", a lancé Mélenchon, citant Robespierre.
Le Rassemblement national réalise une percée historique avec jusqu'à 155 élus selon les projections, mais voit s'éloigner ses ambitions de conquête du pouvoir.
Cette configuration inédite plonge la France dans l'inconnu. Le président Macron, qui avait dissous l'Assemblée pour "clarifier" le paysage politique, n'est pas sorti renforcé de ce pari risqué. Son parti Renaissance va devoir trouver des alliances, peut-être improbables, avec la gauche ou les républicains.
Si les partenaires européens comme l'Allemagne s'inquiètent de l'entrée massive du RN, d'autres comme la Russie ou l'Italie pourraient s'en réjouir. Le président Macron devra rassurer sur la stabilité de la France dès le sommet de l'OTAN cette semaine.
La semaine à venir s'annonce intense en négociations, avant l'ouverture de la nouvelle Assemblée le 18 juillet. Comme le dit l'écrivain Didier Decoin cité par l'AFP : "Le résultat des législatives, c'est l'inconnu pour la France, pour l'Europe, pour le monde." Une nouvelle ère de turbulences s'ouvre.