VIDEOLA LEÇON DE DIPLOMATIE DE WADE À SONKO
"Quand on a le destin d'un pays pauvre entre ses mains, on ne doit pas dire que son pays est pauvre." Cette confiance de l'ancien président interroge la stratégie du gouvernement actuel qui a choisi de dévoiler l'état préoccupant des finances nationales

Dans son nouveau livre "Wade, mille et une vies", Madiambal Diagne révèle une position surprenante d'Abdoulaye Wade sur la communication gouvernementale concernant l'état économique du pays.
S'adressant à Mamadou Massali, jeune militant du PDS, Wade aurait déclaré : « Quand on est à la tête d'un pays, on doit se montrer conciliant, surtout si c'est un pays pauvre. Si je disais la situation véritable dans laquelle j'ai trouvé le pays, personne ne financerait le Sénégal. Abdou Diouf et les socialistes, en 40 ans, n'avaient rien foutu et avaient fait n'importe quoi, mais je ne peux pas le dire. Je présente les choses de la manière la plus belle."
L'ancien président justifiait cette approche par une logique pragmatique : "Si je me mettais à dire que la situation est mauvaise, peu reluisante, qui mettrait son argent dans ce pays ? Or, j'ai besoin d'argent pour lancer mes projets. Quand on a le destin d'un pays pauvre entre ses mains, on ne doit pas dire que son pays est pauvre, sans ressources, etc."
Cette position tranche radicalement avec celle adoptée par l'actuel Premier ministre Ousmane Sonko, qui a fait de la dénonciation de l'état des finances publiques héritées du régime de Macky Sall un élément central de sa communication. Madiambal Diagne indique avoir souri en entendant les déclarations de Sonko, allant jusqu'à appeler Massali pour lui dire que "notre livre aurait dû sortir avant ses propos".
Dans l'ouvrage, l'auteur souligne qu'Abdoulaye Wade "a su avoir de l'élévation, de la hauteur pour pouvoir mettre en avant les intérêts du Sénégal plutôt que de régler des personnels", ce qui lui aurait permis "d'impulser des politiques soutenues par la communauté internationale".
À l'inverse, Diagne estime que la réaction actuelle de la communauté internationale face aux révélations du gouvernement Sonko-Diomaye est "sans équivoque", suggérant que cette stratégie de communication serait préjudiciable aux intérêts du Sénégal.