61,7% DES JEUNES REPORTERS N’ONT PAS DE CONTRAT DE TRAVAIL FORMEL
Alioune Sall a souligné l’urgence d’améliorer les conditions des journalistes, affirmant que l’État du Sénégal est disposé à travailler avec les acteurs du secteur pour trouver des solutions.
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a, lors du lancement de la plateforme « Déclaration Médias au Sénégal », vendredi, exprimé sa profonde préoccupation face aux conditions de travail précaires des journalistes et techniciens des médias au Sénégal, mises en lumière par une récente enquête de la Convention des jeunes Reporters du Sénégal (CJRS).
L’enquête, qui a examiné les conditions de travail de 216 professionnels des médias, révèle une réalité alarmante : 61,7% des travailleurs n’ont pas de contrat de travail formel, et plus de la moitié (54,2%) ne reçoivent pas leurs salaires de manière régulière.
En outre, la majorité des journalistes et techniciens (86%) ne bénéficient ni de couverture sociale, ni de prise en charge médicale, et ne cotisent pas à l’Institut de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES), compromettant ainsi leur sécurité financière à long terme.
Alioune Sall a souligné l’urgence d’améliorer ces conditions, affirmant que l’État du Sénégal est disposé à travailler avec les acteurs du secteur pour trouver des solutions.
« Nous ne pouvons ignorer la réalité des conditions de travail des journalistes et techniciens des médias. Ces résultats doivent nous inciter à agir rapidement et de manière concertée pour offrir à ces professionnels des conditions de travail dignes et respectueuses de leurs droits », a déclaré le ministre.
L’enquête de la CJRS a également mis en évidence le non-respect de la législation en vigueur par de nombreuses entreprises de presse. Près de 26,4% des journalistes n’ont aucun lien contractuel avec leurs employeurs, et parmi ceux qui ont un contrat, une grande partie ne dispose même pas d’un exemplaire de ce document.
De plus, seuls 19,3% des contrats sont enregistrés à l’Inspection du travail, ce qui constitue une violation flagrante des obligations légales.
Le ministre a également déploré le manque de rémunération adéquate pour un nombre important de journalistes, avec 31,5% des travailleurs de la presse n’étant pas rémunérés pour leur travail.
Il a exprimé sa préoccupation quant à la durée excessive du temps de travail, notant que 34,4% des journalistes travaillent plus de 10 heures par jour, souvent sans rémunération supplémentaire.
Face à ces constats, Alioune Sall a appelé à une mobilisation collective pour améliorer les conditions de travail dans le secteur de la presse. Il a réaffirmé l’engagement de son ministère à soutenir les initiatives visant à régulariser la situation des professionnels des médias et à assurer le respect des droits du travail.
« Nous devons nous assurer que ceux qui informent notre nation bénéficient de la protection et des conditions de travail qu’ils méritent », a-t-il conclu.