IBRAHIMA FALL TANCE LE REGIME DE MACKY
POUR LA NOMINATION D’UNE PERSONNE NEUTRE AU MINISTERE DE L’INTERIEUR
Ibrahima Fall, le leader du mouvement « Taxaw Temm » candidat malheureux à la dernière présidentielle, met les pieds dans le plat, concernant la levée de boucliers relative à la nomination d’Abdoulaye Daouda Diallo au ministère de l’Intérieur. Pour l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur sous le régime socialiste de Diouf, le choix d’un responsable de l’Apr (parti au pouvoir) en remplacement du Général Pathé Seck peut être source de « malentendus », surtout en perspective des locales de 2014. Et de plaider pour que le poste en question soit confié à une personnalité neutre et indépendante.
Le professeur Ibrahima Fall, leader du mouvement «Taxaw Temm», a vivement fustigé hier, lundi 09 septembre, la nomination d'Abdoulaye Daouda Diallo à la tête du ministère de l'Intérieur, en remplacement du Général Pathé Seck, ancien titulaire au poste sous le gouvernement d’Abdoul Mbaye. Au cours d’un point de presse organisé, à Dakar, l’ancien candidat malheureux à la présidentielle de 2012 et soutien de Macky Sall au second tour de ladite élection, s’est inscrit en porte-à-faux avec un tel choix pour un poste ministériel qualifié d’épine dorsale du processus électoral au Sénégal. «Au dernier remaniement, une personnalité connue et reconnue au sein du parti au pouvoir, l'Apr, a été placée à la tête du ministère de l'Intérieur qui est chargé des élections. Sachant que la rivalité est rude pendant les élections, une personnalité neutre doit occuper ces fonctions », a ainsi déclaré à la presse Ibrahima Fall.
Et l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur sous le régime socialiste d’Abdou Diouf de faire remarquer que, sur la base d'un consensus national, il avait été retenu qu'une personnalité n'appartenant à aucun parti politique devait être placée à la tête du ministère chargé des élections, pour plus de transparence. Malheureusement, note Ibrahima Fall, le tout nouveau gouvernement dirigé par Aminata Touré est passé outre la position consensuelle. Ce qui peut être préjudiciable pour conforter la sérénité du champ politique.
Pour le leader du mouvement «Taxaw Temm », la nomination à la tête du ministère de l''Intérieur d'Abdoulaye Daouda Diallo, un militant confirmé du parti au pouvoir, pourrait en effet générer des «malentendus» dont le pays n'a assurément pas besoin. Un tel choix, indiquera en substance Ibrahima Fall, «n'est pas rassurant » en perspective des élections locales prévues en mars 2014. Des élections appelées à renouveler ou confirmer le leadership à la tête des mairies, conseils régionaux et communautés rurales, en somme redistribuer le pouvoir central après les dernières joutes locales de 2009.
Se prononçant par ailleurs sur la situation politique, économique et sociale du pays, le Pr Ibrahima Fall a fait un bilan à mi-parcours mitigé du gouvernement de Macky Sall qui en est au tiers de son mandat. «Nous nous posons des questions sur la réalité de la rupture proclamée par le chef de l'Etat lors de la campagne électorale, a-t-il déclaré avant de se faire beaucoup plus critique. «Des organes ont été supprimés certes, mais il y a lieu de se poser des questions sur la pertinence d'institutions budgétivores telles que les agences qui sont au nombre de 43».
Dans la foulée, Ibrahima Fall qui semble désormais bien loin du consensus que les anciens opposants de Me Wade au second tour de la présidentielle avaient accordé à Macky Sall, s’est désolé de la non satisfaction des attentes de son mouvement à l’endroit du nouveau régime. Et d’asséner sèchement, au cours de son point de presse, « Nous attendions des ruptures fondamentales, mais nous avons plutôt l'impression que le gouvernement fait un pas en avant et deux pas en arrière». Concernant enfin la mesure d’inéligibilité pour 10 ans des «détourneurs» de deniers publics, Ibrahima Fall a manifesté son opposition ouverte au régime de Macky Sall qui envisage de faire voter à l’Assemblée nationale un projet de loi allant dans ce sens.