«L’Etat foule au pied sa réglementation»
WAGUI DIOP, PRESIDENT DU CONSEIL DE L’ORDRE DES ARCHITECTES

L’Ordre des architectes du Sénégal n’est pas passé par quatre chemins pour fustiger la politique architecturale. Abordant le thème «les architectes face au défi de la bonne gouvernance», face à la presse hier, le président du conseil des architectes, Wagui Diop, a promis de transformer le visage hideux du Sénégal avant de fustiger le recours à l’expertise étrangère au détriment des architectes Sénégalais.
Les professionnels du bâtiment ont contribué à changer considérablement le visage de l’architecture et des modèles de construction à la Sénégalaise. Ce qui les vaut la reconnaissance des grands pays d’architecture, mais aussi de la sous-région.
Seulement derrière cette embellie se cache un «réel malaise» pour ce qui est des rapports entre les architectes et l’Etat. Face la presse hier, Wagui Diop, président du Conseil des architectes a déploré l’absence de patrimoine architectural au Sénégal qui a pourtant une loi en ce sens.
«Dans ce Sénégal qui a déclaré dans une loi, que la qualité d’architecture est d’utilité et d’intérêt publics et qui n’en possède pas moins un patrimoine architectural d’exception, envié par les autres pays de la sous région et de l’Afrique en général, il est grave que la culture architecturale reste encore absente dans nos écoles», peste Wagui Diop. À l’en croire, il est également regrettable que la sensibilisation des citoyens à la qualité du cadre de vie et à l’architecture reste inexistante. En effet, estime M. Diop, le mal est au mépris de toute forme de prudence. Ainsi, de son avis, on se met à construire n’importe comment.
Pour éviter les populations des dangers, l’ordre des architectes, l’union patronale des architectes et le syndicat des architectes ont décidé de s’engager dans la démarche de transparence introduite par les autorités. «Le moment est sans doute propice. Car, c’est le Président Macky Sall et son gouvernement, qui ont souhaité que tout se passe désormais dans la plus grande transparence», déclare Wagui Diop. Qui annonce une rupture avec l’ancienne pratique.
«Nous appelons à une nécessité de rupture. Car, d’un côté, nous avons une architecture savante avec une commande valorisée ou d’exception, de l’autre, un paysage affligeant de laideur au niveau des quartiers avec des lotissements sans âmes, sans verdure sans espaces paysagers, avec comme seul souci pour les nombreuses populations des banlieues et des villes secondaires, des maisons sans reflet, sans sécurité, qui s’effondrent souvent à la moindre tornade», rassure M. Diop. Qui a du mal à digérer le recours à l’expertise étrangère au détriment des architectes nationaux.
«Le plus frustrant, est encore que le recours à l’expertise étrangère décriée pour les grands travaux tels que l’aéroport de Dias, l’organisation de la Conférence islamique de 2007 par l’Anoci, la réalisation forcée du Monument de la renaissance se sont faits comme si le pays ne comptait aucun architecte», se plaint-il.