LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR
EXCLUSIF : SenePlus RETRACE LA VIE DU PREMIER PRÉSIDENT DU SÉNÉGAL
A partir de ce mardi 17 septembre, SenePlus diffuse une série audio dédiée à Léopold Senghor. Le premier président de la République du Sénégal se raconte sur une bande que nous avons découpée en huit parties. De sa naissance à Joal, le 9 octobre 1906, à sa démission du poste de chef de l’État, le 31 décembre 1980, en passant par les étapes de son combat pour l’indépendance de son pays (1946-1960) et la crise de 1962…, sa vie a souvent emprunté des trajectoires improbables. Le destin s’étant souvent amusé à moquer ses plans.
Le premier président de la République du Sénégal voulait d’abord devenir prêtre. Ce rêve s’étant envolé au-dessus du collège-séminaire Libermann de Dakar, grâce ou à cause à son ‘’esprit frondeur’’, face au père-directeur de cet établissement qui prétendait que les Noirs n’avaient pas de civilisation, Léopold Senghor se bâtit une nouvelle ambition : devenir poète et professeur. Il atteindra ce but mais, sur le chemin, rencontra la politique. Par hasard.
C’était en 1945. Il était revenu au bercail, en provenance de la France, pour une enquête sur la poésie sérère, objet de sa thèse complémentaire. Sans abandonner son rêve ultime, il se fixe un objectif intermédiaire : ‘’mener le Sénégal à l’indépendance’’. Ni plus ni moins. Pompidou l’initiera au socialisme. La ‘’relecture négro-africaine de Marx et d’Engels’’ le poussera à démissionner du Parti socialiste français, où le programme était, à l’époque, ‘’davantage réformiste que révolutionnaire’’.
‘’Avec quelques camarades’’, Léopold Senghor fondera le Bloc démocratique sénégalais (Bds), devenu l’Union progressiste sénégalaise (Ups), futur Parti socialiste (Ps). Congrès de Cotonou au Bénin (1958), absence lors de la venue de De Gaulle à Dakar, négociations avec la France, dissensions avec le Rassemblement démocratique africain (Rda), Loi cadre, éclatement de la fédération du Mali…, son combat pour l’indépendance du Sénégal aura été riche en suspense, en coups de frein, reculades et tensions.
La souveraineté acquise en 1960, l’Académicien espérait pouvoir aussitôt se retirer de la vie politique et ‘’consacrer les quelques années qui (lui) reste à vivre’’ à la Culture. Il dut repasser. Car, ce qu’il présente, dans son récit audio, comme ‘’la tentative de coup d’État de Mamadou Dia’’, en 1962, viendra chambouler son agenda. Il lui fallait différer son départ. Restaurer l’autorité de l’État et trouver son successeur, avant de faire ses adieux aux Sénégalais. En 1970, il nomme un Premier ministre, Abdou Diouf, et lui balise le chemin, jusqu’à la magistrature suprême en 1980.
Diouf s’étant montré ‘’compétent’’ et ‘’ayant fait ses preuves’’, Léopold Senghor pouvait définitivement ranger sa panoplie de politique. Le temps était venu pour lui de se ‘’consacrer entièrement aux problèmes culturels’’. Notamment, la Négritude, la Francophonie et la Latinité. ‘’La Francophonie doit être intégrée dans la Latinité et avoir comme but lointain de contribuer à la civilisation de l’Universel’’, clamait-il.
Au lendemain des Jeux de la Francophonie de Nice, à quelques encablures du 14e sommet de l’Oif, l’année prochaine à Dakar, à l’heure où Abdou Diouf, son successeur à la tête du Sénégal, boucle son dernier mandat de secrétaire général de l’Organisation, SenePlus tient un bon prétexte pour retracer la vie de l’un des pères fondateurs de la communauté francophone. D’autant qu’on est à moins d’un mois du 107e anniversaire de la naissance de Senghor, qui est mort le 20 décembre 2001.