LES LIBERAUX ALERTENT SUR LA CORRUPTION
MARCHES PUBLICS
Les libéraux du parti démocratique sénégalais (pds) sont convaincus que notre pays est gangrené par des pratiques de mal-gouvernance et de corruption. Pour eux, le temps est venu de « mettre en place une structure indépendante du gouvernement pour engager sérieusement la lutte contre la fraude et la corruption, avec des pouvoirs renforcés (surveillance, infiltration, placement de garde à vue par exemple) ». Le Pds propose une « commission d’enquête sur la mal-gouvernance et l’état de la corruption dans le pays». Le comité directeur du Pds défend cette position dans une déclaration remise à la presse hier, vendredi 20 septembre.
Le Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds) «propose une commission d’enquête sur la mal-gouvernance et l’état de la corruption dans le pays». Et se dit «prêt à y participer pour montrer à tout le monde que ce que nous disons peut être prouvé». Il l’a fait savoir hier, vendredi, dans une déclaration remise à la presse dans les locaux de la permanence des libéraux. Pour les camarades de Me Wade, «il est temps de mettre en place une structure indépendante du gouvernement pour engager sérieusement la lutte contre la fraude et la corruption, avec des pouvoirs renforcés (surveillance, infiltration, placement de garde à vue par exemple)».
En effet, les libéraux sont convaincus que le gouvernement «contourne systématiquement» les procédures d’exécution budgétaire. Preuve : «En avril 2013, les décrets d’avance pour la gestion 2013 dépassaient déjà 35 milliards », disent-ils, tout en affirmant que « l’exécution budgétaire est guidée par les opportunités d’affaires et non par leurs engagements constitutionnels».
Fraude sur les marchés publics ?
En plus, si l’on en croit les libéraux, des «montants faramineux sont soustraits frauduleusement des marchés publics, et les taux de corruption dépassent 10%, selon tous les observateurs, et atteignent des niveaux insoupçonnés ».
Et que « pour les montants importants, il n’y a pratiquement plus d’appel d’offres ouvert au Sénégal. Soit les marchés sont signés directement par entente directe (gré à gré), soit indirectement (pré-qualification ou appel d’offres restreint) », disent-ils. Le Pds soutient que «les appels d’offres restreints sont utilisés en réalité comme des marchés gré à gré puisque dans tous les cas, l’autorité contractante envoie juste à la DCMP la liste des entreprises qu’elle a librement sélectionnées. Dés l’obtention de l’accord de la DCMP, les autorités organisent une fausse concurrence entre entreprises sélectionnées», expliquent les libéraux. Ils affirment que « dans la plupart des cas, le nombre de lots du marché est égal au nombre d’entreprises sélectionnées. Ainsi chaque entreprise est servie».
Et de citer quelques exemples d’ententes directes ou indirectes. Il s’agit de : «Prolongation autoroute Diamniadio-Diass pour 80 milliards de F CFA (Présidence) ; de la Construction d’une salle de congrès pour la conférence de la francophonie pour 36 milliards avec une entreprise turque (Présidence) ; de la Réfection du building administratif avec une entreprise spécialiste en vente de carreaux (Bamba Ndiaye) et une entreprise italienne pour la réfection du building administratif pour plusieurs dizaines de milliards (Primature) ; de l’Assainissement et Prévention des inondations, un montant global de 66 milliards (ONAS) et de la Construction d’une centrale charbon pour 300 milliards par l’intermédiaire d’une société (Africa Energy) créée il y a seulement 4 mois et liée au régime».
Les libéraux mettent dans le même lot, «les marchés de construction de Jaxxay 2 (Tawfeex Yakaar), les contrats signés illégalement à l’étranger, les administrations provisoires confiées à des sociétés écran créées récemment dont personne ne doute des vrais propriétaires etc.»
Les mises en garde des libéraux
Et de conclure que « tout le monde comprend peu à peu que le régime nargue le peuple quand le gouvernement parle de gestion transparente et vertueuse. Il s’agit, tout au plus, de corrompus jusqu’à l’os qui crient aux corrompus. Ils ne trompent désormais plus personne».
Le Pds de mettre en garde le Ministre de l’Economie et des Finances sur sa « responsabilité pleine et entière dans les garanties abusives de l’Etat qu’il accorde pour ces projets ». De même que « les responsables, les banques, les entrepreneurs, tous ceux qui interviennent dans ces projets». Pour le Pds « l’audit de ces projets, et le cas échéant, leur dénonciation, sera inscrit en lettres d’or dans notre programme d’urgence de redressement national à mettre en place dès la fin du régime de Macky SALL».
Par ailleurs, le pds a évoqué la question de l’eau en déclarant « qu’il y a urgence de prendre une option sérieuse pour l’alimentation en eau de Dakar, en intégrant l’option sécuritaire. Régler durablement le problème de l’eau au Sénégal est plus opportun que de construire une salle de conférence à Diamnadio pour la francophonie».
Vers un report des locales ?
Concernant les inondations, le pds soutient que « malgré tout le tintamarre et la mise en place d’un budget de 66 milliards TTCC (Ce nouvel acronyme, inventé par les entrepreneurs, signifiant Toutes Taxes Corruption Comprise), les résultats sont accablants. La banlieue est encore aujourd’hui dans l’eau, et la vraie fausse visite de Macky SALL dans la banlieue inondée montre l’échec du gouvernement et sa frousse face à l’intifada des populations».
De l’avis des libéraux, «l’Inertie et le tâtonnement du gouvernement nous amènent tout droit vers un report des élections locales mais nous exigeons avec l’opposition patriotique que les élections se tiennent à bonne date ».