«IL N’Y A PAS DE RAISONS QUE LE SENEGAL SOIT EPARGNE PAR...»
ALIOUNE SALL SUR LA MENACE TERRORISTE AU SENEGAL
Le Sénégal doit prendre très au sérieux la menace terroriste pour plusieurs raisons. Le Docteur en sociologie du développement, Alioune Sall, estime en effet qu’au regard de sa position géostratégique, ainsi que l’Islam confrérique pratiquée dans la région, sans oublier son appartenance à un ensemble qui est le «ventre mou du terrorisme», il n’y a pas de raisons que le Sénégal soit épargné par les menaces qui pèsent dans le Sahel. Il était l’invité de l’émission politique Objection de la radio privée Sud Fm d’hier, dimanche 29 octobre.
L’alerte à la bombe lancée par l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Sénégal à ses ressortissants ne serait pas du pipo. Ou du moins, le Sénégal n’est pas épargné par la menace terroriste qui pèse sur les pays du Sahel. C’est la conviction du Docteur en sociologie du développement, Alioune Sall, qui pense «qu’il n’y a pas de raisons que le Sénégal soit épargné par les menaces qui pèsent sur certains pays sahéliens». Sur les raisons de telles allégations, l’invité de l’émission politique de la radio privée Sud Fm du dimanche 29 octobre, avance plusieurs raisons.
Tout d’abord, le Directeur exécutif de l’institut des Futurs africains, fondé par lui-même, estime que le Sénégal «appartient à un ensemble qui est un petit peu le ventre mou du terrorisme». Poursuivant son argumentaire, il indiquera aussi que le pays se trouve dans «une région dans laquelle est pratiquée l’Islam confrérique qui n’est pas toujours bien vu de ceux qui considèrent que la pureté originelle se trouve ailleurs». Ne s’en limitant pas là, M. Sall expliquera en outre que le Sénégal occupe une position géostratégique importante. Pour lui, «le pays le plus avancé des côtes atlantiques». Pour autant de raisons, il en conclut donc qu’il ne voit pas «pourquoi il (le Sénégal) pourrait être épargné par ceux qui cherchent à déstabiliser la région».
De ce point de vue d’ailleurs, l’ancien fonctionnaire des Nations unies ne comprend pas pourquoi le Sénégal ne fait pas partie du G5. Cela, «si le principal critère d’adhésion au G5 est constitué par la vulnérabilité au terrorisme», suppute-t-il. Pour lui, le Sénégal n’est pas moins vulnérable que le Mali, la Mauritanie, le Niger ou le Tchad au terrorisme. Pour faire face à cette menace, «il faut bien distinguer les causes structurelles de l’insécurité des facteurs de radicalisation», conseille-t-il. A son avis, les causes sont certes liées, mais bien différentes.