SENSIBILISATION CONTRE L'EXCISION DES FILLES
Soukeyna Diaw de "Génération Filles" prône son abandon pour permettre aux filles d'être entières

La responsable du programme « Génération filles », Soukeyna Diaw a appelé, mardi à Dakar, à mettre un terme à l’excision qui est violation des droits des femmes et peut nuire à la bonne santé des filles.
« Il est temps de mettre fin à l’excision, cette violation des droits des femmes et permettre aux filles d’être entières et en bonne santé. Il faut donner de la valeur aux femmes », a-t-elle dit.
Soukeyna Diaw animait un point de presse sur l’exposition dénommée « Visage de la résistance » destinée à sensibiliser les populations sur les méfaits de l’excision.
« La stratégie principale c’est la communication sociale pour le changement, il faut renforcer la communication entre les activistes et les pratiquantes mais également aller au plus prés des communautés, échanger, sensibiliser sur les conséquences de l’excision », a souligné Mme Diaw.
Elle a appelé que « l’expression de ces femmes qui veulent changer doit être prise en compte », ajoutant qu’on « doit travailler avec les parents pour trouver une solution à ce problème ».
Pour sa part, l’infirmier d’Etat et responsable de l’éducation et de l’information pour la santé du district sanitaire de Maka Coulibantang (Tambacounda, Serigne Seck a souligné avoir, à travers le cadre offert par l’exposition, l’opportunité de « discuter et de sensibiliser les populations sur l’excision qui est toujours très répandue dans notre région ».
Insistant sur l’implication des hommes dans la lutte pour l’abandon de l’excision, M. Seck a laissé entendre que « leurs pouvoirs de décision peuvent servir la cause et accélérer la marche vers l’abandon de l’excision ».
Mariama Gnamadio, animatrice, activiste-Sénégal, a estimé que le vote de la loi interdisant la pratique devrait être précédé d’une large communication avec les populations locales pour les convaincre d’adhérer à l’interdiction.
Selon elle, « cela n’a pas été le cas et c’est pourquoi cette question est toujours d’actualité ».
« Pour moi l’analphabétisme et la croyance que l’abandon de la pratique bafouerait la culture sont les principales causes de la persistance du phénomène » a souligné Mme Gnamadio.