«LES ASSISES NE SONT PAS LA BIBLE, LE CORAN OU LA THORA»
Les «assisards» ont toujours reproché au président Macky Sall de nourrir des réserves par rapport à la mise en œuvre des conclusions - Ils n’ont pas totalement tort
Les «assisards» ont toujours reproché au président Macky Sall de nourrir des réserves par rapport à la mise en œuvre des conclusions. Ils n’ont pas totalement tort. Car, donnant son point de vue sur les assises hier lors de la cérémonie de dédicace de son ouvrage, le chef de l’Etat a soutenu qu’elles ne sont pas immuables comme les livres saints.
«Sur le plan de la gouvernance, nous sommes allés plus loin que les assises, nous avons créé des organes de contrôle qui n’étaient pas dans la charte, notamment l’Ofnac, la déclaration de patrimoine même si elle est globalement dans cette charte, connaît une phase d’application réelle. Donc, nous n’avons aucune difficulté avec les assises. Mais aussi, en tant qu’intellectuel, il ne faut pas en faire une Bible ou le Coran ou la Thora», a déclaré Macky Sall devant un parterre d’autorités. Les gens doivent comprendre, à son avis, qu’il s’agit d’une réflexion à un moment donné. «Au moment où les assises se tenaient notre pays faisait face à des risques graves sur l’existence même de la république. Aussi, c’est le contexte qui peut marquer la pensée. La pensée peut évoluer et doit évoluer. Nous n’avons aucune difficulté pour continuer à réfléchir avec les tenants des assises. Nous sommes membres nous-même des assises. Il ne faut pas qu’il y ait une dichotomie entre les tenants des assises et la majorité présidentielle», a précisé le chef de l’Etat. Il ne peut pas y avoir une contradiction, à ses yeux, car les initiateurs de ces consultations citoyennes, notamment Ousmane Tanor Dieng, Niasse et autres sont dans la mouvance présidentielle. «Tanor est là, c’était vraiment les principaux acteurs des assises avec Mbow, la société civile, Niasse etc. Nous, on est venu que tardivement. Au moment des assises nous étions à la phase terminale de notre séjour à l’ancien parti au pouvoir. Et nous avons suivi avec intérêt ce processus de transformation», rappelle-t-il son propos.
Dans le même sillage , il a apporté sa réplique à ceux qui critiquent la traque des bien mal acquis. «Au Sénégal, dès que tu demandes à quelqu’un de rendre compte, il te dit ‘‘Dafma Bagn’’, il me cherche des poux », a-t-il dit. «Quand on parle de ça, on dit que c’est politique, c’est pour faire la chasse aux sorcières. Non ! C’est une partie du Pse. Parce qu’on ne pourra pas assurer durablement les axes 1 et 2 si l’axe 3 n’est pas au centre de nos activités. C’est-à-dire l’état de droit, la bonne gouvernance, mais aussi la paix », a martelé le Président Macky Sall. « J’ai décidé désormais que tous les contrats que le Sénégal sera amené à signer seront des contrats publics", a également promis Macky Sall."Il y a eu trop de débats sur le pétrole, avant même qu’on sache s’il y aurait une seule goutte, un mètre cube de gaz qui sera mis en exploitation", a souligné Macky Sall. « Nous nous rapprochons de cette exploitation. Les contrats ont été publics. Ça a été un grand pas. Le Sénégal a publié pour la première fois, ses contrats pétroliers", a relevé le chef de l’Etat.