L’ACCOUTUMANCE, LE VERITABLE CASSE-TETE DES FUMEURS DE CIGARETTE
Arrêter de fumer la cigarette ne s’avère pas du tout facile. la plupart des fumeurs ont du mal à se passer de leur dose de nicotine quotidienne
Arrêter de fumer la cigarette ne s’avère pas du tout facile. la plupart des fumeurs ont du mal à se passer de leur dose de nicotine quotidienne . Même après une longue période d’abstinence, le fumeur a toujours tendance à rechuter. si d’aucuns ne parviennent pas à comprendre ce phénomène, d’autres par contre pensent qu’ils sont victimes d’une accoutumance. l’effet de la nicotine, selon eux, est dangereux.
Moussa Ndiaye est accro à la cigarette. Il est prisonnier de la nicotine. Son histoire avec la cigarette est à la fois émouvante et pleine d’enseignements. Sa voix rauque qui résonne comme un tambour laisse croire que notre interlocuteur est un connaisseur invétéré en la matière. Moussa, la soixantaine, est victime de la cigarette. La seule façon pour qu’il puisse arrêter de s’adonner à la nicotine, jure-t-il, c’est la prison. «Je ne peux plus arrêter la cigarette, parce que, depuis mon enfance, je fume. Même si j’arrête de fumer, je ne sais ce que je vais faire. Au moment même où je vous parle, je tiens une cigarette à la main. J’ai essayé plusieurs fois d’arrêter, mais en vain ! J’ai même été à l’hôpital Fann où j’ai rencontré un docteur libanais. Ce dernier a projeté un film pour me montrer les méfaits de la cigarette. Quand je suis sorti de l’hôpital Fann par la suite, j’étais tellement ému que j’ai donné à un passant qui tenait une cigarette le paquet que j’avais par devers moi et qui contenait 17 bâtons et une boite d’allumettes», narre notre interlocuteur. Malheureusement, se remémoreil, cet arrêt n’a duré que le temps d’une rose. «J’ai arrêtée pendant 4 jours. Le quatrième jour, quand j’ai voulu traverser la route, tout ce que je voyais se multipliait par 4. Les voitures et les personnes qui passaient devant moi se démultipliaient», confie-t-il. Ce que les gens ne savent pas, d’après lui, c’est qu’à un certain moment, la cigarette fait partie de la vie du fumeur. «Cela coule dans mon sang», lâche-t-il amusé
«LE GOUDRON CREE L’ACCOUTUMANCE»
La cigarette, Moussa Ndiaye s’y connaît pour avoir fumé depuis plus de 50 ans. Pour lui, les fabricants de cigarette ont mis dans la cigarette des produits qui créent l’accoutumance. «Le goudron crée l’accoutumance. Ceux qui ont fabriqué la cigarette l’on fait exprès. Actuellement, je fume avec des filtres que l’on vend à la pharmacie. Je fumais jusqu’à 40 voire 50 cigarettes par jour ; maintenant j’en fume une dizaine», confesse-t-il. Il se rappelle que la dernière fois qu’il a décidé d’arrêter, cela n’a duré que 11 jours. «Le douzième jour, j’ai repris en diminuant le nombre de cigarettes. J’ai commencé par fumer deux à trois cigarettes par jour, mais au bout de quelques temps, j’ai fini par acheter un paquet», raconte Moussa Ndiaye avant d’avouer qu’il est super dépendant. «Je ne peux plus rester toute une journée sans fumer. Même à l’instant où je vous parle, je suis pressé d’allumer une cigarette. Il y a un problème de manque. C’est comme si vous avez une envie pressante de dormir et que vous ne pouvez pas dormir. Cela joue sur votre cerveau», explique-t-il. Pourtant, révèle Ndiaye, il a été traité pendant deux ans. «J’ai eu un suivi médical, j’ai acheté des ordonnances à hauteur de 50 000F, mais aucun résultat. J’ai essaye toutes formes de palliatif mais sans succès. Actuellement, la seule façon de m’empêcher de fumer c’est peut être d’aller en prison ou d’être enfermé quelque part, ainsi je ne pourrais pas voir de cigarette. Mais tant que j’ai de l’argent dans ma poche, et la boutique à côté de moi, je vais continuer à fumer», assure-t-il. «A mon réveil après avoir pris ma tasse de café, mon premier réflexe est d’allumer une cigarette ». Le sexagénaire nous apprend dans la foulée qu’il fume depuis qu’il est au lycée, depuis plus de 40 ans. A l’en croire il ne peut plus arrêter. Quand il allume une cigarette, dit-il, il devient l’homme le plus heureux du monde. « Il m’arrive de mettre des filtres, mais je ne sens pas la nicotine ; cependant lorsque j’enlève le filtre, je suis tout heureux. Je n’ai jamais bu, ni fumé de l’herbe, mais je ne peux me départir de la cigarette ». Allant plus loin dans ses propos, et pour témoigner de son «amour» pour la cigarette, il soutient que, même si on mettait sur la table la plus belle femme au monde et un pactole de 10 millions de nos francs, il allait choisir la cigarette
ISSA NDOYE, CHAUFEUR DE TAXI FERMER LES INDUSTRIES EST LE SEUL MOYEN POUR COMBATTRE LE TABAC
La loi anti-tabac adoptée à l’assemblée nationale en mars 2014 ne dissuade pas les fumeurs. Issa Ndoye, la quarantaine, maigrichon, fumeur de son état, reste pessimisme et émet des réserves. Trouvé dans son garage de Taxi, il fait savoir que les avertissements sanitaires sur les nouveaux paquets ne produisent pas un grand effet sur les fumeurs. Selon lui, à la longue, on s’y habitue. Pour lui, pour dissuader les fumeurs, il va falloir que le gouvernement prenne des mesures drastiques, pas en interdisant la vente du tabac au Sénégal, mais en procédant à la fermeture des industries qui le fabriquent. Le fait de mettre un vieux qui agonise sur le paquet, selon lui, ne changera rien parce que les gens ont pu contourner cela en récupérant les cigarettes pour ensuite jeter le paquet. Nb: Les noms cités dans l’article sont des noms d’emprunt