MUTILATIONS GÉNITALES, 12.000 AFRICAINES DEMANDEUSES D'ASILE RECENSÉES DANS L'UE EN 2011
Dakar, 19 avr (APS) - L'Union européenne (UE) a accueilli en 2011 plus de 12.310 femmes, fillettes et jeunes filles demandeuses d'asile originaires de pays d'Afrique où se pratiquent les Mutilations Génitales Féminines (GMF), indique l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) dans une étude portant sur les GMF.
L'UNHCR précise que parmi elles, 3.835 sont arrivées du Nigéria, 3.340 de la Somalie et 2.215 de l'Érythrée. Pour le reste, les demandeuses viennent de la Guinée (1.965) et de la Côte d'Ivoire (955).
L'UNHCR précise que "près de 20.000 femmes, fillettes et adolescentes originaires de pays où se pratiquent l'excision et d'autres mutilations génitales féminines, demandent l'asile dans les pays de l'UE chaque année".
"Selon le taux de prévalence des MGF dans leur pays d'origine pour la seule année 2011, plus de 8.800 demandeuses d'asile, âgées de 14 à 64 ans présentes dans l'UE, auraient subi l'excision ou d'autres mutilations génitales", note l'Agence.
Elle ajoute que "plus de 3.600 fillettes et jeunes filles de moins de 14 ans, ayant demandé l'asile dans l'UE, risquaient de subir des MGF dans leur pays d'origine".
D'après l'UNHCR, "la France est le premier pays d'asile pour ces femmes, fillettes et adolescentes". Elle signale "qu'entre 2008 et 2011, en moyenne, plus de 20 % des demandeuses d'asile en France étaient originaires de pays où se pratiquent les MGF".
En 2011, rappelle-t-elle, "4.210 autres ont demandé l'asile en France".
Selon une décision rendue le 21 décembre 2012 par l'Assemblée du contentieux du Conseil d'Etat, le risque d'excision pour une enfant ou une adolescente née en France et qui va dans le pays dont elle a la nationalité est considéré comme une persécution, ce qui lui ouvre le droit à la protection, conformément aux dispositions de la Convention des Nations unies relative au statut des réfugiés.
L'UNHCR souligne qu'"entre 2008 et 2011, 1.775 femmes, fillettes et jeunes filles ont bénéficié d'une protection internationale de la part de la France''. Pour l'année 2011, elles ont été 4.210 à demander l'asile en France.
L'UNHC précise que "la majorité d'entre elles sont originaires de Guinée, du Mali et du Congo", notant que "le nombre de femmes bénéficiant de protection internationale en France a augmenté de 345 à 485 entre 2008 et 2011".
La pratique des MGF est considérée comme un acte criminel dans tous les pays membres de l'UE.