TROIS RAISONS POUR LESQUELLES L’ETAT DOIT AIDER LA FILIERE BANANE…
SEYDIL ABABACAR GAYE, DIRECTEUR NATIONAL DE L’HORTICULTURE
Le Directeur national de l’horticulture, Seydil Ababacar Gaye, partage les préoccupations de l’Union nationale des acteurs de la filière banane du Sénégal (Unafbs). Présent hier à leur conférence de presse, M. Gaye a fait savoir que l’Etat gagnerait beaucoup à assister les producteurs de bananes.
Principalement pour trois raisons. D’abord, M. Gaye pense que c’est le meilleur moyen de combattre le sous-emploi en milieu rural. «Un hectare de bananes nourrit 10 personnes. Et derrière, il y a 90 personnes qui travaillent indirectement sur ce champ. Ils s’activent dans le ramassage, la cueillette, le transport, le conditionnement, la commercialisation, etc. il y a au total 100 personnes qui travaillent sur 1 ha.
Et ça fait 100 000 personnes sur une superficie de 100 ha», a expliqué le directeur national de l’horticulture qui poursuit en insistant : «Si aujourd’hui nous voulons réduire le taux de chômage en milieu rural, la première filière à encourager est celle de la banane. Ça demande beaucoup de mains d’œuvre».
La seconde raison évoquée par M. Gaye, c’est la réduction de l’effet de l’importation de la banane sur la balance commerciale. «La banane se consomme au Sénégal mais est surtout importée. Nous ne produisons que 30 000 tonnes alors que nous en consommons 50 000 chaque année. Donc, il faut suppléer les importations par la production locale», a dit M. Gaye qui pense que la banane sénégalaise peut même s’exporter. «Nous sommes en mesure d’exporter de la banane sur le marché européen. Il y a des niches où on peut envoyer un peu de banane». La troisième et dernière raison qui doit convaincre l’Etat du Sénégal à accompagner la filière de la banane selon le directeur national de l’horticulture, c’est le développement des zones de production de banane.
«La filière banane est orientée dans les zones de Tamba, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. C’est les régions les plus pauvres du Sénégal. Le meilleur moyen pour l’Etat d’aider ces régions à se développer c’est d’aider la filière banane. C’est d’investir là où agissent les populations», estime Seydil Ababacar Gaye.