« Le sambay mbayane » plombe le spectacle de Mariétou Cissokho
Grande nuit du Mandingue
Samedi dernier, la diva Mariétou Cissokho a organisé la cinquième édition de la Grande nuit du Mandingue. La petite-fille de Fatou Sakho a réussi le pari de l’organisation. Hélas, le beau spectacle qu’elle a livré s’est déroulé devant un public clairsemé. Malgré l’exhibitionnisme des « généreux » bienfaiteurs et les éloges panégyriques du maître de cérémonie Mamadou Mbaye Garmi, Mariétou a tenu en haleine ses admirateurs qui ont tenu à communier avec elle jusqu’au-delà de 2h du matin.
Il a fallu près de trois tours d’horloge à l’artiste pour boucler une soirée très animée. Il faut simplement déplorer l’incessant et exhibitionniste défilé des « bienfaiteurs » et, surtout, « bienfaitrices » qui ont tous voulu faire annoncer leurs dons par Mamadou Mbaye Garmi, le maître de cérémonie.
Ce défilé incessant sur la scène de nombreux donateurs a considérablement amoindri la qualité du spectacle. Mariétou qui était dans son élément en a profité pour revisiter son répertoire et déclamer les louanges de ses « nobles » ainsi que ceux de ses généreux donateurs. Ce qui a, encore une fois, déteint sur la qualité du spectacle. Pourtant, la soirée avait bien démarré par une reprise de « Mawla », le fameux tube popularisé par sa grand-mère Fatou Sakho. Par la suite, l’héroïne du jour — ou, plutôt, de la soirée ! — a essayé tant bien que mal de recevoir des dons, de se changer plus de sept fois ( !), de chanter et faire l’éloge de ses dames au grand cœur. Un pari quasi impossible qui a plombé la qualité du spectacle.
Des invités comme El Hadji Noumoukounda Cissokho, Mamy Kanouté et « Maman Chérie », l’épouse du chanteur Djiby Dramé, ont participé à la soirée. Signalons que Mariétou Cissokho est l’héritière désignée de feue Fatou Sakho. Cette dernière, qui était dotée d’une voix sublime, faisait partie du groupe des « Quatre femmes dans le vent ».
Cet ensemble formé par Ouza Diallo regroupait, outre la défunte Fatou Sakho, des chanteuses comme Fatou Talla Ndiaye, Khady Diouf et Fatou Thiam Samb. Elles ont connu un énorme succès à l’entame des années 80. C’est pour perpétuer la mémoire de sa grand-mère que Mariétou Cissokho a décidé de reprendre le flambeau de la chanson. Depuis cinq ans, elle organise cette Grande nuit du Mandingue pour se souvenir de celle qui lui a permis de devenir chanteuse. Dans la plus pure tradition mandingue, Mariétou Cissokho offre des improvisations vocales en or.
Chœurs et rythmes électriques ajoutent du relief à cet art du chant ancestral. C’est ce qui avait charmé feu Mamadou Konté qui avait signé un contrat avec elle peu avant son décès. Côté discographie, Mariétou a déjà mis sur le marché deux albums. Elle travaille activement sur le troisième qui devrait sortir à la fin de cette année.