«CE QUI PLOMBE ATHLÉTISME AFRICAIN »
Pour la championne ivoirienne, spécialiste des épreuves de sprint, le manque de moyens, d’accompagnement ou encore de volonté, sont les grands obstacles qui plombent la discipline.

Ambassadrice de la seconde édition du Marathon Eiffage Dakar 2019, Marie Josée Ta Lou jette un regard sur les maux dont souffre l’athlétisme africain. Pour la championne ivoirienne, spécialiste des épreuves de sprint, le manque de moyens, d’accompagnement ou encore de volonté, sont les grands obstacles qui plombent la discipline.
Vice-championne du monde aux 100 m et 200 m à Londres en 2017, la spécialiste ivoirienne du sprint, Marie-Josée Ta Lou, estime que l’athlète africain a besoin de moyens pour espérer rivaliser avec les meilleures nations du monde. « Il y a beaucoup d’athlètes talentueux, mais partout en Afrique, c’est le même problème avec le manque de moyens, d’accompagnement, de volonté. J’espère qu’à l’image des pays africains anglophones, il y aura le matériel nécessaire pour accompagner l’athlète afin qu’il puisse donner le meilleur de lui-même, afin de réaliser des performances et ramener des médailles. En Afrique, nous avons le talent, il suffit donc juste d’avoir l’accompagnement qu’il faut pour réaliser de bonnes performances », a confié la championne ivoirienne, ambassadrice de la seconde édition du Marathon Eiffage Dakar 2019, tenue ce week-end et marqué par le sacre de l’Ethiopien Hiribo Shano Share.
Avec de grands champions comme « Amy Mbacké Thiam, Kassé Hanne et beaucoup d’autres », elle reconnaît les difficultés de la discipline qui « a quand même un peu baissé par rapport aux autres années ». Une discipline nettement dominée par l’Afrique de l’Est, surtout sur les courses de fond. « Ce sont des pays qui ont déjà la base. Ils ont ça dans le sang. Ils sont en hauteur et font des kilomètres et des kilomètres de course en hauteur. C’est pourquoi on les voit beaucoup sur les longues distances ; ils ont des coureurs de fond à l’image des Kenyans », a-t-elle souligné.
Une spécialité longue distance bien connue chez les pays de l’Afrique de l’Est mais que ceux de l’Afrique de l’Ouest peuvent également s’approprier. « On peut avoir des coureurs de fond, le problème, c’est juste que ce n’est pas dans nos cultures. Il faut juste avoir l’amour », note Marie-Josée.
Heureuse et honorée d’être l’ambassadrice d’une ville qui l’a fait connaître, grâce à la belle initiative de Eiffage, l’athlète de 30 ans a fait part de sa joie d’avoir pu assister en direct à un marathon. « C’est une joie d’être ici. Je remercie Eiffage pour l’honneur qui m’a été fait. C’est un plaisir de revenir à Dakar et de voir tous mes frères sénégalais », a confié l’athlète qui prépare discrètement les prochains Championnats du monde. « Je m’entraîne en secret. Il y a les Championnats du monde cette année, on y va doucement. On essaie de voir ce qui n’a pas marché dans les précédentes compétitions pour essayer de faire les réglages. Je sais que tout le monde m’attend. Ce n’est pas facile. Mais je vais essayer de ne pas me stresser et me focaliser sur ce qui est le plus important ; à savoir ramener une médaille pour l’Afrique », promet-elle.
Pour l’année 2019, la championne ivoirienne espère briller une fois encore sur les pistes mondiales afin de continuer à représenter dignement les couleurs africaines, et particulièrement celles de la Côte d’Ivoire.