«IL FAUT UNE REFORME PLUS PROFONDE POUR UN FAST-TRACK ACCOMPLI»
Selon le professeur agrégé de droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Abdou Aziz Kébé, la suppression du poste de Premier ministre n’est pas la meilleure solution pour une politique dite de Fast-Track.
Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 5 mai, Abdou Aziz Kébé par ailleurs Directeur du Centre d’études et de recherches sur l’ingénierie juridique et financière, a plutôt plaidé pour des réformes profondes dans la gouvernance politique et économique.
Directeur du Centre d’études et de recherches sur l’ingénierie juridique et financière (Cerif), le Professeur agrégé en droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Abdou Aziz Kébé jette un pavé dans la mare du chef de l’Etat après l’adoption par l’Assemblée nationale ; le samedi 4 mai, du projet de réforme constitutionnelle N°07/ 2019 portant révision de la Constitution visant à supprimer le poste de Premier ministre. Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 5 mai, Abdou Aziz Kébé a jugé insuffisante cette réforme initiée par le chef de l’Etat. «La suppression du poste de Premier ministre n’est pas forcément la meilleure solution pour avoir une administration performante, une administration qui répond aujourd’hui au sens de la démocratie», a-t-il affirmé face à notre confrère Baye Oumar Guèye.
Poursuivant son propos, le Directeur du Centre d’études et de recherches sur l’ingénierie juridique et financière estimera qu’il faudrait plutôt «une réforme beaucoup plus profonde pour un Fast-Track accompli». Sous ce rapport, il soutient que le premier combat que le régime doit mener devrait être celle d’une «gouvernance de vertu, d’équité, une gestion plus transparence des ressources du pays afin que les Sénégalais sachent comment sont utilisées leurs ressources».
Par ailleurs, se prononçant sur les motivations qui ont amené le chef de l’Etat à prendre la décision de supprimer le porte de Premier ministre au Sénégal, l’enseignant agrégé de droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar se disant «convaincu que ce n’est pas la meilleure solution pour une politique dite de Fast-Track» déclarera : «Le président de la République est politique, d’ailleurs, tout Président est politique. Probablement, dans cette nouvelle loi, il y a des motivations politiques, peut-être être que c’est pour préparer les élections législatives ou locales, je ne sais pas, mais ce qui est clair, c’est qu’on va vers un renforcement du pouvoir du président de la République».