QUAND LA MAJORITE SÈME LA DISCORDE AU DIALOGUE NATIONAL !
Après plusieurs semaines de tractations, les acteurs politiques engagés dans les discussions au sein de la Commission cellulaire chargée les travaux sur le processus électoral, ont marqué un arrêt pour faire le bilan à mi-parcours de leurs travaux
La Commission cellulaire chargée de conduire les travaux de concertation sur le processus électoral a procédé hier, jeudi 26 septembre, à l’évaluation de son travail à mi-parcours. Nonobstant le consensus obtenu sur un certain nombre de points notamment, force est de reconnaitre que le résultat de ce bilan d’étape est encore très loin de l’objectif de parvenir à des «accords forts» comme ceux qui ont conduit au Code électoral consensuel en 1992. La majorité qui semble ignorer royalement la disposition de son chef, Macky Sall, d’assainir le processus électoral, au lendemain d’une présidentielle sur fond de contestations, est au cœur des principaux points de divergence.
Après plusieurs semaines de tractations, les acteurs politiques engagés dans les discussions au sein de la Commission cellulaire chargée de conduire les travaux de concertation sur le processus électoral ont marqué hier, jeudi 26 septembre, un arrêt pour se pencher sur le bilan à mi-parcours de leurs travaux. Et, il faut dire que le résultat de ce bilan d’étape est encore très loin de l’objectif de parvenir à des «accords forts» comme ceux qui ont permis d’arriver au Code électoral consensuel en 1992. Et cela, nonobstant le consensus obtenu sur un certain nombre de points, notamment le report des élections locales, l’évaluation du processus électoral partant de la refonte partielle à la proclamation des résultats de la présidentielle de 2019, l’audit du fichier électoral et les modalités de cet audit par un cabinet indépendant qui sera désigné après un appel d’offre international. Ou encore sur l’élection du maire et du président du Conseil départemental au suffrage universel direct, l’harmonisation de la répartition des sièges aux élections départementales et municipales entre le scrutin majoritaire (45%) et proportionnel (55%), l’élaboration d’un projet de règlement intérieur qui sera un document de base pour toutes les collectivités territoriales et sur la création d’une liste proportionnelle pour les villes avec 55% des sièges).
Toutefois, en dépit de la convergence de vue des acteurs politiques engagés dans ces discussions au sein de la Commission cellulaire autour de ces points cités précédemment, il y a un grand risque que les fruits de ces discussions ne soient pas à la hauteur des attentes. Pour cause, alors que toutes les questions inscrites au menu du premier volet de ces concertations ont été abordées durant les 28 sessions tenues depuis le démarrage de ces concertations, beaucoup d’entre elles sont en suspens et attendent toujours du fait de l’absence de consensus. Il s’agit entre autres, du mode d’élection des adjoints de maires et des vice-présidents des conseils départementaux, du montant de la caution aux différentes élections, de la question de l’abandon du système de parrainage généralisé à tous les types d’élection au Sénégal ainsi que le controversé bulletin unique. Hormis la question du mode d’élection des adjoints de maires et des vice-présidents des conseils départementaux, toutes les autres ont été bloquées par les représentants du pôle de la majorité présidentielle.
Pour le montant de la caution, alors que les Non-inscrits proposent le blocage à cinq millions (5 000 000 F Cfa) de l’enveloppe de cautionnement, Benoît Sambou, le coordonnateur du pôle de la majorité et ses camarades qui disent attendre les conclusions du cabinet qui sera chargé de l’évaluation du processus électoral rejettent cette proposition. Il en est de même pour le parrainage.
S’agissant du bulletin unique, la majorité convoquant l’absence d’études fiables démontrant l’impact positif au plan économique ne veut même pas entendre parler de ce mode d’expression des suffrages. Il faut dire que cette position de la majorité est incomprise d’autant plus que ce dialogue politique est une initiative de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, dans le but de réconcilier les acteurs politiques après la tension politique née des nombreuses modifications unilatérales du Code électoral au point que l’opposition et certains observateurs parlent de l’enterrement du Code consensuel de 1992.