LA BANQUE MONDIALE A LA RESCOUSSE DES FEMMES ENTREPRENEUSES
Afin de faciliter l'accès des Pme gérées par les femmes (Pmef) à la commande publique, la Banque mondiale, Onu Femmes et le ministère de la Femme ont officiellement lancé hier le Projet Wefi Sénégal.
Afin de faciliter l'accès des Pme gérées par les femmes (Pmef) à la commande publique, la Banque mondiale, Onu Femmes et le ministère de la Femme ont officiellement lancé hier le Projet Wefi Sénégal. Selon les initiateurs de ce projet, les femmes sont confrontées à des difficultés pour accéder à la commande publique. Ainsi, le Wefi permettra de développer les capacités des Pmef à répondre aux opportunités conséquentes sur le marché public
Le Wefi (qui signifie en français l'initiative de financement en faveur des femmes entrepreneurs) est une collaboration mondiale entre plusieurs gouvernements et banques multilatérales de développement dont l’objectif est «d’alléger les contraintes financières et non financières auxquelles sont confrontées les Pme dirigées par ou appartenant à des femmes», de l’avis de la représentante de la Banque Mondiale, Me Sophie Naudeau.
Au Sénégal, la Banque mondiale, en tant que partenaire d’exécution du We-Fi, pilote un projet visant à établir un lien entre la commande publique et les Pme appartenant à des femmes, ou Pmef.
En collaboration avec ONU Femmes au Sénégal, ce projet vise à stimuler la croissance des Pmef en facilitant leur accès aux marchés publics et au renforcement des capacités. «La Banque mondiale met l’accent sur l’entrepreneuriat féminin du fait que, selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd), 33% des entrepreneurs sénégalais sont des femmes.
Vu que les Pme qui comprennent les entreprenants – représentent la quasi-totalité des entreprises au Sénégal, cela implique une contribution importante des femmes au tissu économique du pays». Or, les femmes sont souvent disproportionnellement confrontées à des contraintes qui freinent la croissance de leurs entreprises, y compris leur accès aux marchés. Dès lors, pour Mme Naudeau, il est temps que les Pmef profitent aussi des opportunités conséquentes. Cette discrimination entre les hommes et les femmes sur l'accès de la commande publique est due, selon le Directeur Général de l'Armp, Saer Niang, au fait que les Pmef n’ont souvent même pas connaissance des marchés publics. «Au plan technique, les femmes ne sont pas toujours outillées pour pouvoir compétir dans la commande publique. 80% des entreprises qui gagnent la commande publique savent comment organiser leurs dossiers», soutient le directeur général de l'Armp, Saër Niang.
Ainsi, selon lui, le projet WeFi vient à son heure. Car il a pour objectif de développer les capacités des Pmef à répondre aux opportunités conséquentes sur le marché public. Pour le conseiller technique au ministère de la Femme, Mouhamed Ndiaye, dans une population constituée à 50% de femmes, le budget de la commande publique devrait être répartie à due concurrence. Malheureusement pour lui, les femmes sont de loin derrière les hommes sur un certain nombre de considérations. «Elles ont quatre fois moins accès au système bancaire que les hommes. Nous constatons que dans notre économie au Sénégal, quatre secteurs ont une forte présence des femmes, l'agriculture, l'élevage, l'halieutique et l'artisanat. Mais les métiers du futur sont dépourvus de femmes.
Or nous souhaitons que les femmes accèdent à la commande publique», dit-il. Mais «ces problématiques ont été prises en compte dans une nouvelle stratégie que l'Etat du Sénégal vient de mettre en place et qui est en cours de validation. Elle est initiée par le ministère de la Femme sous le nom de : «Stratégie Nationale pour l'Autonomisation des femmes et des filles. Avec un programme d'actions prioritaires 2020-2024, qui embarque 20 projets prioritaires budgétisés à hauteur de 199 milliards Fcfa», a-t-il indiqué.