SOPHIE GUEYE, UNE RACINE DE… L’ESPOIR !
Elles font notre fierté
La valeur n’attend point le nombre d’années ! A 28 ans déjà, elle gère son propre business. Elle est également à la tête de l’Association « Les Racines de l’Espoir ». Ce, depuis 2013 date de sa création. Toujours en tenues de terrain, pantalon jean assorti d’un body, teeshirt ou Lacoste, Safiétou Guèye avec les autres membres des « Racines de l’Espoirs », « travaillent sans répit pour un lendemain meilleur ».
Les « Racines de l’Espoir », du nom de l’association qui vise à « redonner espoir aux personnes qui l’ont déjà perdu ». Ce, à travers des actions à caractère social. D’une localité à une autre, d’une région à une autre, et jusque dans la Diaspora en passant par la sous-région, Safiétou Guèye ne veut voir aucun enfant souffrir d’une quelconque maladie ou être toujours dans le besoin. Sur son chemin, elle s’arme toujours de courage, et ne manque pas parfois d’ôter une épine du pied. Eviter un bâton, entrer dans la boue ou glisser sur une terre argileuse juste pour aider son prochain. Une activité qu’il a embrassée depuis 17 ans. « Depuis ma tendre enfance », dit-elle.
De 2013 à 2020, elle a usé beaucoup de chaussures pour un objectif bien défini dans la passion et le don de soi. Le partage avec l’autre ! Née en 1992, celle que ses potes appellent tendrement, Sophie, a fait ses études supérieures à l’université catholique de l’Afrique de l’Ouest (Ucao) après son baccalauréat à l’école Alwar.
Puis s’ensuivirent un Bts, Dts, Licence et Master en marketing communication. Une spécialisation qui lui a ouvert les portes de plusieurs agences de communication et d’organisations non gouvernementales (Ong) avant de créer son propre business. Une structure qu’elle gère en même temps que l’Association les « Racines de l’Espoir » dont elle est la présidente-fondatrice. Une aventure qu’elle dit avoir commencé depuis sa « tendre enfance » avec des amis d’enfance. Avant de l’étendre jusqu’au fin fond du pays à Saint- Louis, en Mauritanie et dans la Diaspora.
Une décentralisation pour un maillage élargi. Sophie raconte que « tout est parti d’une petite discussion avec des amis d’enfance après un échange sur des stratégies de mise en place d’une association qui se fixe comme objectif principal de venir en aide aux personnes qui sont dans le besoin notamment les enfants de la rue. Et c’est de redonner espoir à toutes les personnes qui l’ont perdu et de lutter contre les inégalités sociales et de soutenir les enfants qui sont dans la rue partout dans le pays ».
Médecin du social
une grande ambition que s’est fixée cette jeune fille de moins de 30 ans qui rencontre aussi des difficultés liées parfois à la prise en charge médicale d’un enfant malade. « Lorsque je n’arrive pas à retrouver une somme pour soigner un enfant malade, cela me pince le cœur ». Un rétrécissement de cœur, certes. Mais qui n’atteindra jamais le niveau de l’expérience douloureuse qu’elle a vécu avec le décès de son « camarade de guerre » du nom de Fama avec qui elle a cheminé pendant trois ans. Depuis lors, elle ne cesse d’essuyer ses larmes. « Une perte lourde. J’ai pleuré et je continue de pleurer cette amie qui m’a accompagné pendant trois bonnes années », a dit Sophie, le cœur meurtri et à la voix rauque qui semble tout de même garder en esprit que rien n’est gratuit. Surtout les bonnes actions ! Lesquelles actions ont été récompensées à l’occasion de la soirée dénommée African Women Leadership Awards. Une étoile que l’on peut présenter comme une lumière pour beaucoup de personnes. Exemplaire pour la société sénégalaise car elle fait honneur à la femme. Elle est également reconnue comme la lionne de l’humanisme. Sophie, c’est une tête qui supporte des locks toujours attachés. Elle vit pour le bien de l’autre.
Un meilleur avenir. L’espoir jamais perdu. « Chaque jour qui passe, nous nous rendons compte à quel point aider est important car les sourires dessinés sur les visages des gens, les désespoirs effacés nous poussent à nous sacrifier pour notre prochain », fait-elle savoir sur la page facebook des « Racines de l’Espoir ». Une page sur laquelle on y résume les actions réalisées et les activités menées au quotidien. C’est la distribution de denrées alimentaires dans les « daaras », le renforcement de l’hygiène sanitaire pour maintenir ces enfants dans ces écoles coraniques afin de leur éviter de choper le virus dans leurs moments de recherche de la pitance quotidienne. Sans compter la distribution de masque de protection. Et l’activité annuelle du « Soukerou koor » version les « Racines de l’Espoir ».
« Lorsqu’on fait du social, Dieu est notre principal bailleur de fonds »
Au-delà des actions liées à l’alimentation, à l’hygiène sanitaire et à la prise en charge médicale des cibles de « Racines de l’Espoir », cette passionnée du tennis n’a qu’un seul rêve. C’est de finir les travaux de la Maison de l’Espoir et construire d’autres centres d’accueil pour enfants démunis. un rêve qu’elle entend réaliser car, « il n’y a pas de force plus puissante que celle du cœur », soutient Sophie qui reste convaincue que « chacun de nous est une racine de l’espoir ». A la fleur de l’âge dans ses actions à caractère social, Sophie s’est vu honorer de trois homonymes. « Une de mes homonymes vit avec les enfants talibés. C’est la fille d’un imam. L’autre est la fille d’un baye Fall. J’avais aidé son enfant, il y a quelques années. La troisième est la fille ainée d’un militaire qui ne me connait ni d’Adam ni d’Eve », s’est-elle réjouie pour cette reconnaissance qui, dit-elle, l’encourage à aller de l’avant. Sa philosophie, elle la résume par ces mots : « lorsqu’on fait du social, Dieu est notre principal bailleur de fonds » !
Ensemble, les « Racines de l’Espoir » pour ne pas dire ces « médecins du social » d’ici et d’ailleurs continuent tant bien que mal de « soigner la faim » chez ces couches vulnérables de la société, - daaras et familles démunies- , qui ont toujours souffert et dont la crise sanitaire marquée par la présence de la pandémie du Covid-19 est venue accentuer leur douleur. Toujours pertinente et cohérente dans toutes ses interventions sur le petitécran de la Sen Tv, elle a fini de rassurer les téléspectateurs. Quelqu’un parlant de cette fille, en déduit ceci, « elle a dû être élevée par une grand-mère tellement elle est pertinente ». Pourtant non, « j’ai été éduquée par mon père », a dit-elle toute souriante. Une battante aux actions désintéressées et dont le seul réconfort est de voir l’autre heureux.