LE DIRECTEUR DE LA SIRN APPORTE DES PRECISIONS SUR LES ACCAORDS DE PÊCHE
Les nouveaux accords de pêche signés par Macky Sall avec l’Union Européenne permettront à 28 thoniers senneurs congélateurs, 10 canneurs et 5 palangriers d’Espagne, du Portugal et de France de tirer 10 000 tonnes de poissons par an des eaux sénégalaises

Les accords de pêche signés avec l’union européenne (UE) ne constituent pas un danger pour la pêche artisanale. C’est ce que soutient le directeur général de la Société industrielle des réparations navales (Sirn). Saliou Samb a fait hier face à la presse pour se prononcer sur la pêche du thon qui, selon lui, n’appartient pas exclusivement au Sénégal.
Les nouveaux accords de pêche signés par le Président Macky Sall avec l’Union Européenne permettront à 28 thoniers senneurs congélateurs, 10 canneurs et 5 palangriers d’Espagne, du Portugal et de France de tirer 10 000 tonnes de poissons par an des eaux sénégalaises. Ces clauses ont soulevé l’indignation des acteurs de la pêche qui crient à la dilapidation des ressources halieutiques du pays. Mais pour le Directeur Général de la Sirn, ces accords ne concernent que les espèces migratoires qui n’appartiennent pas exclusivement au Sénégal. «Le thon est un poisson qui migre. Il quitte les Açores, passe par le Maroc, arrive à la bande d’Arguin en Mauritanie et reste dans les côtes mauritaniennes pendant 7 mois avant de passer par Saint-Louis jusqu’à Sangomar et continuer vers la Guinée Bissau jusqu’au Liberia avant de faire demi-tour. Ce qui veut dire que si le Sénégal ne vend pas cette espèce migratrice, les autres pays la vendront», affirme Saliou Samb, par ailleurs industriel de la pêche.
Soutenant que cette espèce n’appartient pas au Sénégal mais plutôt à la sous-région, il estime qu’une politique sous régionale est nécessaire pour interdire sa vente. A l’en croire, le thon ne fait dans notre pays que 2 à 3 mois au moment où il passe 7 mois en Mauritanie. «Et ce que beaucoup de sénégalais ne savent pas, c’est que la Mauritanie a délivré 400 licences aux bateaux russes auxquels nous avons interdit nos eaux».
Dans le souci de permettre la régénération de la ressource, Saliou Samb prône une pêche sélective et responsable. «Les bateaux espagnols et français utilisent de gros hameçons et ne peuvent prendre que le gros poisson. Le thon n’est pas pêché par les bateaux sénégalais. Les bateaux de pêche qui font 7 mois sur 12 en Mauritanie débarquent du thon au port de Dakar. Donc c’est le Sénégal qui en bénéficie», argue le président du Conseil départemental de Mbour. Avec la nouvelle convention qui vient d’être signée, indique Saliou Samb, le Sénégal n’a pas bradé ses ressources. «Car la pêche du thon est règlementée au niveau international et chaque pays a un quota. Et le quota de notre pays est de 40 000 à 50 000 T/an. Mais le Sénégal ne l’exploite pas, parce qu’il n’a pas les bateaux pour atteindre cette quantité. C’est pourquoi notre pays donne une partie de son quota au Canada et en retour, les Canadiens nous aident dans certains secteurs. Cela dit, le Canada ne pêche pas dans nos eaux, il utilise ce quota pour pêcher dans ses propres eaux. Car ce système de quota est géré par le Nicad», explique le Dg de la Sirn.
LICENCES ET ACCORDS DE PECHE
Pour éviter certains amalgames, Saliou Samb invite les populations à faire la différence entre accord de pêche et licence de pêches. «Le Sénégal ne délivre pas de licences de pêche à l’Union Européenne. Il les donne à des sociétés sénégalaises établies au Sénégal. Maintenant quand des nationaux décident de créer des entreprises avec la collaboration d’étrangers pour une exploitation, le ministère ne peut pas dire non», renseigne-t-il.