LA GAMBIE TOUCHEE PAR LE NOUVEAU VARIANT DE LA COVID
Très contagieux, les variants britannique et sud-africain du coronavirus se répandent. A en croire l’OMS, ils ont respectivement été repérés dans 50 et 20 pays et territoires
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a convoqué hier la 6e réunion de son Comité d’urgence, au titre du Règlement sanitaire international (RSI) concernant la Covid-19. Cette rencontre intervient au moment où l’Afrique est confrontée à de nouveaux variants du virus plus contagieux.
La pandémie a fait plus de 90,7 millions de cas dont 1,96 million de morts dans le monde. Cette information a été donnée hier par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui aujourd’hui dit être très préoccupée par l’émergence récente de nouveaux variants du virus SRAS-CoV-2.
Très contagieux, les variants britannique et sud-africain du coronavirus se répandent. A en croire l’OMS, ils ont respectivement été repérés dans 50 et 20 pays et territoires. Pour l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, le nouveau variant du virus appelé «501Y.V2» circule largement en Afrique du Sud. Ce qui explique, renseigne-t-elle, la majorité des nouvelles infections au cours de la deuxième vague.
Pour l’OMS, les mutations du virus ne sont pas surprenantes car plus la pandémie se propage, plus la probabilité de changements est élevée. Elle informe déjà qu’une analyse préliminaire montre que le variant «501Y.V2» est plus transmissible. «Le séquençage génomique a révélé que ce variant du coronavirus signalé dans une vingtaine de pays est présent au Botswana, en Gambie et en Zambie. De son côté, le Nigeria mène également d’autres enquêtes sur un variant identifié dans des échantillons collectés en août et en octobre », lit-on dans la note de l’OMS parvenue à «L’AS». Bien qu’il n’y ait pour l’instant aucun rapport faisant état de la présence sur le continent africain de la variante de la Covid-19 qui circule au Royaume-Uni, des recherches plus approfondies sont nécessaires. A noter que cette nouvelle variante britannique est signalée dans une cinquante de pays dans le monde.
L’OMS INVITE LES PAYS FRICAINS A NE PAS RELACHER LA VIGILANCE
La branche africaine de l’OMS a également élaboré des lignes directrices sur la manière de contenir les nouveaux variants. Elle soutient les pays dans la gestion et le transport en toute sécurité des échantillons pour le séquençage et l’analyse. «Plus largement, des recherches plus approfondies sont en cours pour comprendre pleinement les implications épidémiologiques, même si à l’heure actuelle, rien n’indique que le nouveau variant augmente la gravité de la maladie», lit-on dans la note parvenue à «L’AS ». La Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti d’avertir pour dire que «même si le nouveau variant n’est pas plus virulent, un virus qui peut se propager plus facilement mettra davantage de pression sur les hôpitaux et les travailleurs de la santé qui sont dans de nombreux cas déjà débordés ». D’une manière générale, l’OMS invite les pays africains à ne pas relâcher la vigilance. « Il nous faut continuer à appliquer les mesures de santé publique qui ont fait leurs preuves et qui ont permis d’arrêter la propagation du virus lors de la première vague, à savoir la distanciation physique, le lavage fréquent des mains et le port de masques dans les lieux publics », a fait valoir la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
L’OMS APPELLE A INTENSIFIER LES TESTS ET LE SEQUENÇAGE
Il a été relevé hier que plus de 5 000 séquences ont été réalisées jusqu’à présent dans la région africaine de l’OMS. Ce qui ne représente que 2% des données mondiales de séquençage. Dans ces conditions, l’agence onusienne appelle tous les pays à intensifier les tests et le séquençage du virus. Cela permettrait à l’en croire de repérer à temps, suivre et attaquer rapidement les nouveaux variants de la Covid-19 dès leur apparition. « Pour vaincre un ennemi agile, adaptable et implacable, nous devons connaître et comprendre chacun de ses mouvements, et redoubler d’efforts sur ce que nous savons être la meilleure arme contre tous les variants du virus », a insisté Dr Moeti.
A ce sujet, l’agence onusienne et le réseau de laboratoires de séquençage du génome des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies en Afrique (CDC) soutiennent les gouvernements par des formations et des analyses de données sur le séquençage du génome et l’expertise technique. Dans l’ensemble, le nombre de cas en Afrique n’a cessé d’augmenter depuis la mi-septembre, avec une hausse plus marquée à partir de la fin du mois de novembre. Alors que l’Afrique a dépassé le cap des trois millions d’infections et que le nombre de cas quotidiens surpasse le pic de la première vague, le continent est désormais confronté à de nouveaux variants du virus.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que des mesures de santé publique renforcées sont plus que jamais nécessaires « pour éviter une flambée d’infections qui pourrait conduire les structures de santé jusqu’au point de rupture ».
Selon le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, en moyenne, plus de 25 000 cas ont été signalés chaque jour entre le 28 décembre 2020 et le 10 janvier 2021. Il s’agit d’une hausse de près de 40% en comparaison au pic des 18 000 cas quotidiens recensés sur deux semaines en juillet 2020. Ces chiffres pourraient encore augmenter dans les jours à venir en raison des voyages, des rassemblements et des festivités qui ont eu lieu pendant les vacances de Noël et du nouvel an. Ces dernières données « sont un rappel brutal que le virus est implacable, qu’il représente toujours une menace manifeste et que notre combat est loin d’être gagné », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.