AYA POUYE À LA BARRE POUR UNE AFFAIRE DE 40 MILLIONS DE FRANCS CFA
Les deux principales rivales dans cette affaire sont Rokhaya Pouye dite « Aya » et Aida Ndong qui se déclarent toutes les deux être la présidente de l’Association des internationales et anciennes basketteuses du Sénégal
Elles ont fait vibrer le Sénégal. Elles ont défendu le drapeau du Sénégal un peu partout dans le monde et ont offert des trophées à la Nation. Elles ont inscrit les plus belles lettres du basket de ce pays. Elles formaient une famille. Hélas, il y a eu dissidence. Aujourd’hui, elles s’entredéchirent pour une histoire de 40 millions de francs CFA. Elles, sont les anciennes lionnes de basket du Sénégal. Elles se sont retrouvées, ce lundi, à la barre de la Cour d’appel de Dakar dans deux camps pour solder leur compte. Les deux principales rivales dans cette affaire sont Rokhaya Pouye dite « Aya » et Aida Ndong qui se déclarent toutes les deux être la présidente de l’Association des internationales et anciennes basketteuses du Sénégal (AIABS).
En effet, c’est la dame Aida Ndong qui a déposé une plainte contre Aya Pouye. Cette dernière est reprochée d’avoir organisé une soirée, sans l’avis du bureau. En outre, l’ancienne capitaine des lionnes du basket est accusée d’avoir dissipé 40 millions de francs provenant des sponsors et des mécènes, des subventions de la Primature. A l’en croire, cette dernière leur offre, chaque année, 5 à 10 millions ainsi que des billets d’avion. Outre l’argent, Aïda Ndong réclame aussi le récépissé de l’association. En première instance, Aya Pouye a été d’ailleurs, déclaré coupable du délit d’abus de confiance avant d’être condamnée à 3 mois avec sursis et 10 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts. Une décision qu’elle n’a pas acceptée et interjeté appel.
Devant le prétoire, la bataille a été houleuse entre les adversaires qui, jadis, étaient des co-équipières soudées. Les partisanes de Aida Ndong, vêtues toutes de boubous blancs, ont défilé, une à une devant le prétoire, pour confirmer les accusations imputées à Rokhaya Pouye. Des accusations que cette dernière et son groupe ont réfutées. Aya Pouye a soutenu qu’elle ne sait même pas ce qui se passe. Elle dit n’avoir détourné aucun sou de l’amicale. A l’en croire, durant tout son magistère, elle n’a reçu que 20 millions de francs CFA en guise de subventions et de dons. Mieux, rassure-t-elle pour se défendre, les entrées et les sorties d’argent étaient visibles. Elle renseigne même qu’elle a offert des billets de voyages et de l’argent à des membres de l’amicale qui étaient dans la dèche.
Ses avocats ont, dans leurs plaidoiries, plaidé l’infirmation de la peine du tribunal de la première instance et la relaxe pure et simple de leur cliente. Car, selon les robes noires, il n’y a aucun élément dans le dossier attestant qu’il y a eu des décaissements irréguliers. Les fonds, soutiennent les avocats, ont été bien gérés d’autant plus que la preuve d’un quelconque détournement n’a été rapportée.
L’avocat général requiert la relaxe de l’ancienne capitaine des lionnes
Dans ses réquisitions, l’avocat général, il n’y avait de rigueur dans cette association comme dans certaines entités. Il y a, selon lui, une faute parce qu’Aya Pouye reconnaît qu’elle était dans l’informel. Elle a des problèmes avec ses justificatifs. Or, en tant que présidente elle devait respecter les dispositions statutaires. « Est-ce que ces manquements suffisent pour caractériser le délit d’abus de confiance », s’est interrogé l’avocat général. Qui indique que dans le cas d’espèce il n’a pas vu un quelconque détournement ou dissipation de fonds. Il requiert la relaxe de la prévenue.
Pour les avocats des parties civiles, les faits pour lesquels la prévenue est attraite devant le prétoire ne souffrent d’aucune contestation. A les croire, cette dernière s’agrippe à cette association parce qu’elle ne veut pas faire une reddition des comptes. Elle ne dit jamais, constaté les avocats de la partie, comment elle a dépensé l’argent. Elle a violé toutes les règles relatives aux entrées et aux sorties d’argent. Les avocats des parties civiles ont demandé la confirmation de la première peine et ont demandé la restitution du récépissé. L’affaire est mise en délibéré pour jugement qui sera rendu le 8 février prochain.