L'AUDIT DU FICHIER ELECTORAL A COMMENCE
Tout porte à croire que les élections locales pourront se tenir dans le courant de l’année 2021. Avec le démarrage hier de l’audit du fichier, un grand pas vient ainsi d’être franchi par le Sénégal dans le cadre du processus électoral.
L’audit tant attendu du fichier électoral en perspective des prochaines élections locales a été lancé hier. Venus de la sous-région, les quatre experts en charge de l’opération ont 90 jours pour rendre un rapport détaillé avec des recommandations. Ainsi, le Sénégal vient de mettre en branle la machine pour la tenue des élections locales prévues au courant de l’année 2021.
Tout porte à croire que les élections locales pourront se tenir dans le courant de l’année 2021. Avec le démarrage hier de l’audit du fichier, un grand pas vient ainsi d’être franchi par le Sénégal dans le cadre du processus électoral.
Selon Déthié Faye du pôle des non-alignés, la commission politique travaille à ce que les élections locales puissent se tenir en 2021. «Le grand obstacle était le démarrage de l’audit du fichier électoral et de l’évaluation du processus électoral. Donc avec le lancement de l’audit, on espère que cela devra se faire», souligne-t-il avant de préciser que la Commission politique ne pourra se prononcer qu’à la suite d’une réunion plénière pour faire des évaluations. Et c’est en fonction de cela, indique-t-il, qu’elle pourra éventuellement proposer une date. Pour ce qui est de l’équipe chargée de la mission d’audit, elle est composée d’un expert légal juridique, d’un spécialiste de la biométrie, d’un ingénieur des systèmes informatiques et d’un démographe statisticien. Venus du Mali, du Togo, du Gabon et de la Guinée, ces derniers ont été choisis sur la base d’un partenariat avec l’Usaid.
En effet, précise Déthié Faye, ces experts auront «90 jours pour rendre un rapport avec des recommandations qu’il s’agira d’intégrer et de prendre en compte dans le code électoral». Ensuite, il s’agira de lancer la révision exceptionnelle des listes, la production des cartes d’identité biométriques. «A partir de ce moment, les gens pourront déposer leurs candidatures, parce que disposant de toutes les pièces nécessaires pour une telle opération», ajoute Déthié Faye qui précise, par ailleurs, que le coup d’envoi étant donné, toutes les étapes vont suivre. «Ainsi, on devrait être dans les délais pour organiser les élections», dit-il. Il annonce que l’évaluation du fichier va également démarrer dans les jours à venir.
Dès la fin de ces deux opérations, souligne le représentant des non alignés dans la commission politique du dialogue national, «toutes les conditions seront réunies pour que les élections puissent se réunir dans la plus grande transparence». Cette étape fait suite à plusieurs reports des élections locales. Initialement prévues en juin 2019, puis repoussées en décembre 2019, les locales avaient été reportées en juillet dernier. Le temps pour le pouvoir de trouver un consensus avec l’opposition sur le processus électoral, afin d’éviter les écueils de la présidentielle de 2019 qui avaient donné lieu à de nombreuses contestations des résultats du scrutin.
Par ailleurs, Déthié Faye indique que le Cabinet Era, qui a été choisi, a proposé des experts indépendants. «Nous avons examiné les profils de ces experts. Le cabinet était seulement chargé de nous proposer une présélection. C’est pour lever toute équivoque, dans la mesure où nous sommes des parties prenantes différentes. Nous avons estimé que pour faire des élections, il est préférable de confier cette mission à une structure indépendante», explique le représentant des non-alignés. Avec le lancement de l’audit du fichier électoral, les travaux de la commission politique du dialogue national reprennent après une pause observée suite au rappel à Dieu du Général Mamadou Niang. Ce dernier a été remplacé par le Pr Babacar Kanté qui fut son adjoint.