ALBERT ROYER REÇOIT EN MOYENNE 10 A 20 CAS GRAVES DE GRIPPE DONT PLUS DE CINQ HOSPITALISES PAR JOUR
L’épidémie de grippe qui sévit dans le pays depuis plus de deux mois touche un grand nombre d’enfants qui arrivent dans un état très inquiétant dans les structures sanitaires.
L’épidémie de grippe qui sévit dans le pays depuis plus de deux mois touche un grand nombre d’enfants qui arrivent dans un état très inquiétant dans les structures sanitaires. A l’hôpital d’enfants Albert Royer de Fann, on reçoit en moyenne 200 à 300 patients dont 10 à 20 cas graves au niveau du service d’accueil des urgences (Sau). Les services du ministère de la Santé, qui ont activé les dispositifs de surveillance classique comme Sentinelle, confirment la «situation grippale» et appellent à la vigilance des parents.
Alors qu’on assiste depuis le début du mois de septembre à une diminution des cas de Covid-19, d’autres virus, notamment celui de la grippe, sont en forte circulation dans notre pays. Des diagnostics différentiels posés en laboratoire ont confirmé la circulation des germes au Sénégal. Parmi ceux-là, celui de la grippe qui n’est pas du tout tendre avec les enfants. Ces derniers jours, beaucoup d’entre eux se présentent à l’hôpital d’enfants Albert Royer de Fann avec des syndromes grippaux. Le service d’accueil des urgences de cet établissement reçoit, en moyenne, 10 à 20 cas de grippe par jour entrainant ainsi une tension sur le nombre de cas urgents à prendre en charge, et accueillis au niveau du SAU dudit hôpital pour enfants.
Selon le Dr Abdou Fatah Diba, l’établissement de santé spécialisé en maladies infantiles reçoit 200 à 300 malades par jour. « Les urgences, pour ne pas dire les cas graves de grippe, ont augmenté ces dernières semaines. Certains parmi les cas graves retournent à la maison, mais on en hospitalise cinq ou plus en moyenne par jour. Parfois aussi on les réfère à d’autres hôpitaux. Mais il y a une forte tension dans presque toutes les structures sanitaires du pays», a fait savoir Dr Diba.
A l’en croire, les enfants qu’ils reçoivent arrivent à l’hôpital «très fatigués» et souvent dans un état inquiétant. Le médecin appelle ainsi à la vigilance des parents sur les enfants présentant des signes de grippe comme une forte fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, une perte d’appétit, un désintéressement aux jeux ludiques et des sensations de malaise. En tous les cas, la situation est devenue préoccupante au point d’amener les autorités sanitaires à renforcer le dispositif de surveillance épidémiologique classique et sentinelle pour une meilleure prise en charge des cas. Le chef de division Surveillance épidémiologique et Riposte vaccinale au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Boly, confirme la poussée de grippe aviaire. Ces derniers temps, dit-il, et depuis le début du mois de septembre, les structures de santé tels que les hôpitaux, les centres et les postes de santé et au niveau des districts sanitaires, les agents reçoivent en consultation beaucoup de malades qui se présentent avec de la fièvre associée à d’autres signes tels que des céphalées, de la fatigue, des douleurs musculaires... «Des symptômes apparentés à la grippe et à d’autres maladies comme la covid qui a presque les mêmes symptômes que le paludisme et que l’on surveille de façon régulière au niveau du pays». Mais, selon Dr Diop, ce n’est qu’au laboratoire qu’on peut faire le diagnostic pour différencier les germes car, aussi bien pour le paludisme, la Covid-19 que la grippe, les symptômes se ressemblent. Ce sont donc les prélèvements envoyés au niveau du laboratoire qui permettent de déterminer avec précision les germes en cause. Mais on peut confirmer qu’effectivement, il y a une circulation de ces virus dans le pays».
Le Sénégal s’est doté d’un système de surveillance sentinelle syndromique avec un réseau dénommé «Réseau 4S», où on a isolé les virus de la grippe qui circulent concomitamment à d’autres virus. Des virus à côté desquels d’autres germes ont aussi été isolés. «C’est dire que la prise en charge doit être adaptée à ces germes», estime le chef de la Division surveillance épidémiologique et riposte vaccinale au ministère de la Santé.
A l’en croire, le dispositif mis en place répond aux normes. En effet, il y a des tests de diagnostic rapide faits au niveau opérationnel pour essayer d’avoir une confirmation pouvant permettre d’assurer une prise en charge précoce des malades. «C’est ce qu’on fait de façon régalienne au niveau des structures dans le cadre de la surveillance de façon générale. Mais à côté de cette surveillance classique, il y a un type de surveillance sentinelle qui fait que, systématiquement, des prélèvements sont envoyés au laboratoire pour rechercher les virus en circulation», a expliqué le Dr Boly qui rappelle que les mêmes mesures préventives préconisées pour la Covid-19 sont valables aussi pour lutter contre la grippe. Laquelle serait aussi contagieuse que le coronavirus.