«IL Y A DES MÉTHODES QUI NE MILITENT PAS EN FAVEUR DE L'ENGAGEMENT DE L'ENSEIGNANT»
Saourou Sene du Cusems se prononce sur le réaménagement du calendrier et les lourdes ponctions sur les salaires des enseignants
Pour permettre aux enseignants et aux élèves de rattraper le temps perdu à l’école, le ministère de l’Education nationale a procédé à une réorganisation du calendrier scolaire sans y associer la partie syndicale. Le Secrétaire général du Saemss dénonce cette démarche, de même que les lourdes ponctions opérées sur les salaires des enseignants contractuels. Des méthodes qui, selon Saourou Sène, ne militent pas en faveur de l’engagement de l’enseignant pour des enseignements de qualité à l’école.
«Sur le réaménagement du calendrier scolaire, nous ne sommes pas dans une cogestion du ministère de l’Education nationale. Mais nous leur disons que, dans tous les cas posés, cette réorganisation méritait des concertations. Parce que le calendrier réaménagé, nous l’avons reçu au même titre que vous de la presse. Cela n’a fait l’objet d’aucune discussion avec nos organisations. Il n’y a pas eu d’échanges entre nous et le ministère sur ce calendrier réaménagé. Le ministère assumera. Mais toujours est-il que, nous, en tant que mandataires des enseignants, si nos collègues nous interpellent sur la question et si on sent qu’il y a une importance de discuter de la question, on se retrouvera entre Saemss et Cusems, et on prendra la décision qui s’impose. On n’a pas encore le feedback de la base. Mais on aurait aimé qu’il y ait au moins une réunion de partage entre l’Education nationale et nous pour que nous puissions voir ce qui doit être fait. Ils ont réaménagé pour qu’on arrive à rattraper. C’est l’objet du réaménagement. Mais cela nécessitait un minimum de partage entre les deux parties. Ce qui ne signifierait pas qu’on est en cogestion du ministère, mais tout simplement dans une dynamique de construction entre acteurs. Si la base ne dit rien et considère que tout est mieux pour le meilleur des mondes possibles, nous ne pouvons pas être plus royalistes que le roi. Nous voulons avoir de bons résultats parce que les résultats, avant d’être les résultats du gouvernement, sont ceux des enseignants. C’est la raison pour laquelle tout ce que nos collègues pourront faire pour arriver à avoir de bons résultats aux examens, nous le ferons, y compris des cours de renforcement. Sauf qu’aussi, il y a des méthodes qui ne militent pas en faveur de cet engagement. Par exemple, à l’issue de cette grève, nous avons senti de lourdes ponctions qui ont pesé surtout sur les contractuels. Des ponctions dont certaines d’entre elles ne répondent pas aux normes, parce que parfois même, on a pris presque plus du tiers du salaire. Je crois que le ministère est appelé à revoir ces situations que les collègues ne méritent pas. Ce qu’on a constaté comme ponctions au niveau des contractuels, nous ne l’avons pas constaté au niveau des fonctionnaires sénégalais. Je crois que, si nous voulons aller vers un réaménagement du calendrier scolaire avec des enseignants motivés, disposés à se surpasser dans cette dynamique, je crois qu’il y a des choses qu’il va falloir corriger dans la démarche. L’autre élément, ce sont les 5000 enseignants. Ces collègues-là, certains d’entre eux sont en formation, je crois qu’on aurait souhaité, au regard du déficit qui continue, que le gouvernement ait la possibilité de recruter encore un coût supplémentaire cette année parce que les déficits, l’année dernière, c’était autour de 35 952 enseignants. Si aujourd’hui on y ajoute d’autres encore, cela ne pourrait être que salutaire pour le système éducatif sénégalais».