L’UCAD CELEBRE SON PARRAIN
Depuis quelques années, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) et les autres instituts universitaires célèbrent Cheikh Anta Diop et, plus exactement, en prélude du 31 mars qui est la journée du parrain
L’édition 2022 des Journées portes ouvertes de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) a été ouverte hier à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Cette rencontre, qui va durer trois jours, regroupe des chercheurs et membres du personnel administratif, technique et de service de l’Ifan qui cherchent à offrir au public l’opportunité de vulgariser la vie et l’œuvre de Cheikh Anta Diop et, par extension, contribuer à donner davantage de visibilité à leur institut.
Depuis quelques années, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) et les autres instituts universitaires célèbrent Cheikh Anta Diop et, plus exactement, en prélude du 31 mars qui est la journée du parrain. Une façon pour les chercheurs de faire découvrir au public et aux jeunes chercheurs, le riche patrimoine de l’Institut fondamental d’Afrique noire, qui abrite le laboratoire Carbone 14 où le professeur a séjourné pendant plus de 20 ans. «Nous célébrons une figure emblématique de l’Institut fondamentale d’Afrique noire, qui a largement contribué à son rayonnement scientifique en laissant au continent africain, un héritage de libération intellectuelle sans précédent.
Les Journées portes ouvertes de l’Ifan sont aussi une occasion de créer un lien entre les chercheurs et les jeunes», déclare Adjaratou Omar Sall, la présidente du comité d’organisation. Selon elle, ces journées portes ouvertes que l’Ifan organise chaque année, aident les étudiants et les jeunes chercheurs à comprendre, à découvrir les œuvres de Cheikh Anta Diop, à travers une série de visites sur le lieu historique, des panels, expositions, hackathons, activités scientifiques et artistiques, mais aussi des projections de film. «Ces journées portes ouvertes constituent des moments de réflexions sur la vie de l’Institut afin de mieux relever les défis, consolider les acquis, mais également vise à préparer l’avenir de l’Ifan pour qu’il puisse tirer des profits et opportunités de ce monde en pleine mutation», a-t-elle ajouté.
Cette célébration, faite en synergie avec les acteurs de l’université pour vulgariser l’œuvre du professeur Cheikh Anta Diop, vise aussi à rendre plus visible le patrimoine de l’Ifan. Axé sur le thème : «Emulation, mutualisation, solidarité», l’objectif de cette édition, d’après les organisateurs, est de permettre à la nouvelle génération de s’approprier la pensée du scientifique émérite et de débattre des grandes questions qu’il a soulevées tout au long de sa vie.
Cheikh Mbacké Diop, le fils du parrain et représentant de la famille Cheikh Anta Diop, se dit être très sensible à cette démarche qui vise à ouvrir la science en direction de la société par le biais de vecteurs ludique, artistique, linguistique d’une part, et les panels de réflexions, de discussions d’autre part, qui intéressent directement les modalités de la recherche. Pour M. Diop, la recherche scientifique a toujours constitué une préoccupation constante pour le parrain, Cheikh Anta Diop. «La recherche scientifique l’a conduit à créer, au sein de l’Ifan, le laboratoire radiocarbone, le laboratoire Carbone 14», a rappelé Cheikh Mbacké Diop, fils du parrain.
A l’en croire, il y a trois aspects qui ont caractérisé la démarche et le travail de Cheikh Anta Diop concernant ce laboratoire de l’Ifan. «Le premier aspect, c’est la prise en compte de la réalité de terrain et c’est son pragmatisme, parce qu’il fallait aussi dans sa construction qu’il a réalisée, adapter certains dispositifs à la condition du pays. Ensuite, sa rigueur scientifique et le souci de la précision des mesures et datations. Et enfin, le troisième aspect, sa dimension prospectrice», a souligné M. Diop qui souhaite que ce travail du parrain puisse inspirer les jeunes générations dans la construction de «notre futur humain commun, non seulement à l’échelle du pays, du continent africain, mais également à l’échelle de notre planète qui est notre maison commune».
Pour Saliou Diop, le porte-parole du mouvement Carbone 14 de l’université Cheikh Anta Diop, cette célébration entre dans le cadre de la restauration de la conscience historique dont Cheikh Anta Diop faisait mention par rapport à son époque. «Mais aujourd’hui, la conscience historique par rapport à notre époque, c’est mettre Cheikh Anta au-devant de la scène. Montrer à l’espace public qui est Cheikh Anta, inviter la population, le monde entier, à s’approprier, découvrir, apprendre et lire Cheikh Anta Diop pour voir un peu ce qu’il a eu à faire», fait-il comprendre.