DES PHOTOS POUR CHANGER LES COMPORTEMENTS
La puissance de la culture se mesure à ses supports. Ce ne sont pas Abdou Cissé et Cheikh Tidiane Ndiaye, photographes respectivement aux journaux Le Quotidien et Les Echos, qui diront le contraire.
L’art constitue un outil de sensibilisation. Abdou Cissé et Cheikh Tidiane Ndiaye, photographes aux journaux «Le Quotidien» et «Les Echos», l’ont compris et s’en sont servis à travers une exposition-photo sur la pollution de la baie de Hann, qui a amené un changement de comportement chez les populations qui s’investissent maintenant à préserver cet environnement. Les photographes l’ont fait savoir lors de la Journée mondiale de l’environnement célébrée dimanche avec les populations de Hann Marinas.
La puissance de la culture se mesure à ses supports. Ce ne sont pas Abdou Cissé et Cheikh Tidiane Ndiaye, photographes respectivement aux journaux Le Quotidien et Les Echos, qui diront le contraire. Les deux ont pu se rendre compte de l’impact que l’exposition de leur travail photographique sur la pollution de la baie de Hann a eu en termes de changement de comportement chez les populations. «Si vous jetez un coup d’œil sur les photos de l’exposition de la baie de Hann, vous vous rendrez compte qu’il y a des changements. L’image de la baie de Hann envahie par des tonnes de déchets solides contraste avec celle d’une baie de Hann devenue beaucoup plus propre», soutient Cheikh Tidiane Ndiaye à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée par les populations de Hann Marinas ce dimanche. Celles-ci ont décidé de s’investir en s’armant de pelles et de balais pour rendre plus propre leur portion de baie. Organisant cette journée en partenariat avec l’Unité de coordination des déchets solides (Ucg) et les deux photographes qui pilotent Nataal Mag, les populations de Hann Marinas ont pu se rendre compte qu’elles étaient «assises sur une bombe» si l’on en croit Abdou Cissé.
«L’exposition a permis aux populations de prendre conscience de la pollution de Hann. A force de cohabiter avec les déchets solides, les gens ont fini par banaliser la présence de ces déchets à leur côté. Ils marchaient dessus sans pour autant se rendre compte du danger que cela représente. Il a fallu cette exposition pour leur ouvrir les yeux sur ce danger-là», indique Abdou Cissé. Avec l’appui d’Osiwa qui les a aidés à faire cette exposition au Parc géologique de Hann en décembre dernier, les deux photographes sollicitent l’appui d’autres structures pour permettre à ce que cette exposition soit présentée partout dans le Sénégal. En effet, les mêmes problèmes que vit la baie de Hann commencent à apparaître ailleurs, à Yoff notamment.
Revenant sur la baie, l’Unité de coordination des déchets solides (Ucg) dit s’impliquer à collecter chaque jour 500 tonnes de déchets solides dans le département de Hann Bélair. Saluant l’accompagnement de l’Ucg et de la mairie pour débarrasser la baie de Hann de ses déchets solides, Mbacké Seck, sentinelle de la baie, d’apprécier à sa juste valeur l’impact que cette exposition-photo a eu sur les populations vivant à proximité. «Nous avons décidé de mettre l’accent sur la sensibilisation. La baie de Hann est un grand problème mais nous sommes sur la bonne voie. C’est important que les populations s’investissent sur les 15 kilomètres. C’est pourquoi nous saluons Nataal Mag et ces deux photographes», salue Mbacké Seck, qui informe que l’exposition-photo sera déployée dans les différentes écoles de Hann, Thiaroye et dans d’autres localités.