OFF DE LA BIENNALE, 5 ARTISTES POUR «FAIRE HUMANITE ENSEMBLE»
Baye Seydi Thiam pose fièrement à côté de son œuvre, un cheval en fer réalisé en recyclant et en récupérant de la ferraille.
Ils sont cinq artistes du Sénégal, du Togo, de l’Inde et de l’Espagne à réunir leurs œuvres dans une exposition en Off de la Biennale. «And Défar», «Faire humanité́ ensemble», est une proposition du Dr Babacar Mbaye Diop secondé par Bintou Camara.
Baye Seydi Thiam pose fièrement à côté de son œuvre, un cheval en fer réalisé en recyclant et en récupérant de la ferraille. Avant d’arriver dans cette cour d’un hôtel du Plateau ou se tient l’exposition «And Défar»/«Faire humanité́ ensemble», l’œuvre d’art a du voyager depuis Sokone d’abord sur le toit de «l’horaire de Sokone», puis dans «taxi-bagages». Autodidacte, Baye Seydi, qui a quitté la forge familiale pour retourner à ses racines sokonoises, est d’autant plus fier de son œuvre qu’il a dû vaincre les préjugés négatifs que l’on nourrit parfois sur la récupération.
A l’écoute de ces innombrables objets jetés ou abandonnés, Baye Seydi leur redonne vie, les polie et les recycle. Des chutes de fer, des bougies de véhicules, sont autant de matériaux qu’il transforme pour en faire des œuvres d’art. Pour cette exposition en Off de la Biennale mise en place par le Dr Babacar Mbaye Diop et Bintou Camara, le maître-mot est Humanité.
A côté des pièces en fer du jeune artiste de Sokone, trônent les toiles du prodige Abdoulaye Ka. Inscrit au In de la Biennale, l’artiste, qui vient d’être couronné du Prix Ousmane Sow du droit de suite, inscrit son œuvre dans l’interculturalité. «Avant, je faisais de la peinture abstraite. Quand mon premier enfant est venu au monde, comme je vis seul avec ma femme et que nous travaillons tous les deux, il fallait que je m’occupe aussi de l’enfant. Mais comme je ne pouvais pas aussi rester sans rien faire, c’est ce qui m’a poussé à trouver un moyen de m’exprimer.»
La technique s’impose toute seule et Laye Ka utilise des petits morceaux de papier sur lesquels il dessine des esquisses qui formeront ensuite une mosaïque à l’esthétique particulière. Dans cette exposition, Laye Ka présente des tableaux fait à partir d’un stylo à bille. Il utilise également des matières du quotidien comme le café ou le bleu à linge. De Kolda où il vit, il se plaît à tracer le quotidien des habitants.
Vivant aux Etats-Unis, le Togolo-Américain, Bamazi Tallé, transcende le traumatisme de la perte de son enfant en représentant une série de calebasses sur des toiles aux énergies puissantes. «Mes œuvres ont des ombres mais pas de couleurs et c’est ça la véritable humanité», dit-il.
L’Indien Amiya Nimai Dhara et l’Espagnol Juan Carlos Robles Florido ont également choisi les cimaises de l’hôtel Rysara pour y poser leurs toiles