L’ENSEIGNANT BASSIROU MBAYE TUÉ PARLE FILS DE SON TUTEUR
Le Sadef et le Sudes condamnent et exigent une enquête sur cet assassinat

Les élèves de l’école Théophile Turpin à Ndiaffate, dans le département de Kaolack, vont devoir terminer l’année scolaire sans leur maitre de Cm2, Bassirou Mbaye, tué hier. Les syndicalistes exigent de l’Etat une meilleure protection des enseignants et la lumière sur cette affaire. Ils demandent à leurs collègues d’observer une «journée morte» aujourd’hui, et un débrayage vendredi prochain.
C’est le coordonnateur du Syndicat unique des enseignants du Sénégal (SUDES) de la section de Kaolack qui a donné l’information concernant la mort de l’enseignant Bassirou Mbaye servant à l’école Théophile Turpin. Selon lui, le défunt vivait dans la maison du père de son présumé meurtrier depuis plus de 16 ans. Il ajoute que le paternel du meurtrier vouait une grande confiance à Bassirou Mbaye, jusqu’à lui confier ses affaires. Mamadou Moustapha Dieng explique que Mbaye était de nature sérieuse et travailleuse, Bassirou avait fini par gagner la confiance du papa du meurtrier, qui lui avait confié ses affaires. ‘’Le présumé meurtrier avait en charge la vente du lait caillé dans le verger de son père. Jeudi dernier, ils ont fait l’état des comptes et Bassirou a constaté un énorme trou dans les recettes. Bassirou Mbaye a fait part des irrégularités décelées au vieux. Ce dernier a chassé son fils de l’entreprise. Ce qui n’a pas été du goût du présumé meurtrier’’. Il explique que c’est suite à cela qu’il a proféré des menaces de mort contre l’enseignant, qui s’en est ouvert à la tante du présumé meurtrier. « Vendredi dernier, le meurtrier s’est introduit dans la chambre de la victime et lui a asséné des coups de gourdin. Évacué à l’hôpital de Kaolack, il sera transféré à Dakar où il succombera d’un traumatisme crânien », raconte avec amertume M. Dieng. L’enseignant laisse derrière lui une femme et deux enfants. Les années passent, mais la saignée continue. Encore une agression perpétrée sur un enseignant en activité ! Bassirou Mbaye, maitre d’une classe de Cm2, a été victime d’une agression physique mortelle. En service à Ndiafatte, plus précisément à l’école Théophile Turpin de l’IEF (Inspection de l’Education et de la Formation) de Kaolack département, l’enseignant a été agressé jusqu’à ce que mort s’ensuive dans sa chambre.
La réaction de ses camarades ne s’est pas fait attendre. «C’est la énième fois que des enseignants sont agressés et tués. Un enseignant émérite qui tenait une classe de CM2 et qui chaque année faisait d’excellents résultats a été agressé dans sa chambre jusqu’à ce que mort s’en suive, c’est un acte criminel que nous condamnons», s’est indigné le secrétaire général national du Sadef, Mbaye Sarr. Le Sadef tout comme le Sudes disent condamner «vigoureusement ce meurtre odieux, ignoble et injustifiable». Selon le secrétaire national du Sudes, depuis quelques temps les soldats de la craie sont devenus «la cible de jeunes écervelés et pour qui ôter la vie est assimilé à un jeu». Une saignée à couper à partir de la racine ! C’est ce que réclament les syndicalistes qui demandent au gouvernement d’assurer la protection de tous les enseignants sur toute l’étendue du territoire national. Ils exigent surtout «justice» pour ce «valeureux soldat qui vient de tomber dans le champ du savoir, abattu par l’incurie de ceux à qui il venait apporter la lumière». Pour cela, ils demandent à l’Etat d’ouvrir une enquête et de faire la lumière faire sur cet acte ignoble. Et aussi que le bourreau de leur camarade soit puni conformément aux lois et règlements en vigueur dans ce pays afin que de tels actes ne soient plus perpétrés contre des enseignants.
Pour une «journée morte» et... un débrayage
En attendant, le Sadef demande à tous les enseignants d’observer dès aujourd’hui une «journée morte» dans toutes les écoles au niveau national. Ce, dit-il, en guise de protestation contre cet «acte criminel» perpétré sur Bassirou Mbaye. Les militants du Sudes, pour leur part, invitent leurs camarades à un débrayage vendredi prochain à partir de 11 heures et, surtout d’organiser des «moments prières pour Bassirou Mbaye et pour tous les autres collègues victimes d’agressions».