SECTEUR DES TRANSPORTS ET CAPTURE RÉGLEMENTAIRE AU SÉNÉGAL : DE LA COLLUSION A LA COLLISION
Plus de 60 morts dans deux accidents de la route en l’espace d’une semaine ; on ne veut pas passer du transport terrestre au transport vers…l’au-delà ! Nous prions pour le repos de l’âme des défunts et souhaitons prompt rétablissement aux blessés.
Plus de 60 morts dans deux accidents de la route en l’espace d’une semaine ; on ne veut pas passer du transport terrestre au transport vers…l’au-delà ! Nous prions pour le repos de l’âme des défunts et souhaitons prompt rétablissement aux blessés.
La capture réglementaire survient lorsque l’entité publique qui est chargée de réguler un secteur est soumise à une pression de lobbies qui l’amènent à prendre des décisions en leur faveur ou à ne pas appliquer des mesures en leur défaveur. Cette entité (agence ou ministère) roule ainsi pour des intérêts privés et commerciaux d’un groupuscule qui se croit investi d’un pouvoir de pression qui fera plier l’autorité.
L’informalité du secteur des transports rend le contrôle plus difficile certes, mais il faut reconnaître qu’il y a une sorte de collusion (entente) entre ceux qui sont chargés de contrôler et les transporteurs ; c’est cette collusion qui cause les collisions (chocs).
Au Sénégal , des voitures de transport en commun en très mauvais état, de véritables cercueils roulants , arpentent les routes tous les jours dans l’impunité totale.
Plusieurs facteurs de risque sont ainsi cumulés : mauvais état des véhicules, imprudence des conducteurs, étroitesse de certaines de nos routes au vu du nombre de camions et de bus qui les empruntent.
Contrairement à l’illusion d’optique qu’on peut avoir, il y a moins de 5% de population active occupée dans les activités de transport alors que 25% sont dans les activités agricoles et pastorales ; 30% dans le commerce de gros et de détail (Enquête ERI-ESI de l’ANSD).
En 2023, le ministère en charge des transports et celui des forces armées ont les deux plus gros budgets du Sénégal (plus de 277 et plus de 272 milliards FCFA respectivement) et si l’on y ajoute les 180 milliards du ministère de l’intérieur, on a un total de 730 milliards, soit 20% de nos recettes internes (fiscales et non fiscales) qui s’élèvent à 3640 milliards FCFA . On voit bien que le couple TRANSPORT-SECURITE devrait être très solide car, en principe, on a tous les moyens de réguler le sous-secteur des transports et y garantir la sécurité.
Il faut avoir de bonnes règles et surtout savoir les faire respecter. Que Dieu nous garde !