ECHAUFFOUREES ENTRE CHAUFFEURS GREVISTES ET COLLEGUES «DEFAILLANTS»
Il y a eu des altercations survenues à l’intérieur mais plus encore aux abords de la gare routière, sur la route de Dakar, occasionnant trois arrestations pour entrave à la liberté de circuler, du côté des grévistes
Des échauffourées ont éclaté ce lundi matin 23 janvier 2023 à la gare routière de Thiès, entre les professionnels du secteur du transport, qui respectent le mot d’ordre de grève contre les 22 mesures arrêtées par le gouvernement pour améliorer la sécurité routière, et leurs collègues qui refusent de s’associer au mouvement.
Il y a eu des altercations survenues à l’intérieur mais plus encore aux abords de la gare routière, sur la route de Dakar, occasionnant trois arrestations pour entrave à la liberté de circuler, du côté des grévistes. sous l’emprise d’une explosion de colère contre. Selon Mamadou Khadim Bamba Ndiaye, un des responsables de la gare routière, et Mayacine Guèye, responsable des chauffeurs de taxi à Thiès, « aucune voiture n’a fait l’objet de saccage de la part des grévistes qui se refusent de verser dans la violence, donc de faire des casses. Il n’y a eu aucun accrochage, aucune bagarre, pas de biens d’autrui endommagés, aucun acte de vandalisme ou d’incivisme commis ». Ces chauffeurs disent n’être descendus dans la rue que pour barrer momentanément la route en vue de sensibiliser certains de leurs collègues « défaillants » sur l’importance de la grève.
« Nous n’avons pas entravé la liberté de circuler. Nous sommes juste sortis, pour un instant, le temps de forcer l’arrêt du trafic, d’immobiliser les bus Tata et les taxis Jaune-noir, après six jours de grève, pour parler avec nos collègues chauffeurs qui n’ont pas respecté le mot d’ordre »,soulignent Mamadou Bamba Khadim Ndiaye et Mayacine Guèye. Devant les forces de l’ordre qui se sont opposées à tout attroupement sur la voie publique, ces acteurs du transport, plus que jamais déterminés à défendre leur outil de travail, ont continué à se livrer à des séances de sensibilisation à l’endroit de leurs collègues récalcitrants. A en croire Mamadou Gaye, président sortant du regroupement des chauffeurs de la région de Thiès, « le pays est en danger, nous sommes tous sur le qui-vive ». Aussi, il invite les uns et les autres à plus de « sérénité, de quiétude, de calme, parce que le combat ce n’est pas entre nous mais contre l’État qui veut tuer notre secteur ».
Si l’on en croit les chauffeurs grévistes, pour la plupart affiliés aux syndicats d’Alassane Ndoye et de Baye Gora Khouma, « ceux-là qui ont préféré ignorer le mot d’ordre de grève sont de connivence avec l’État et ne sont mus que par des intérêts crypto-personnels, ils sont manipulés ». Ayant du mal à cacher leur colère, nos interlocuteurs estiment que « l’État a programmé la disparition de notre secteur, donc sa mort, en suscitant une concurrence déloyale. Nos collègues qui refusent de suivre le mot d’ordre n’ont pas la bonne information, ils ne savent pas que l’État est en train de les manipuler ». Ils rappellent aussi avoir toujours demandé à l’Etat de créer un centre de formation professionnelle pour les chauffeurs.