LES BONS ET MAUVAIS POINTS RECOLTES PAR IDY ET COMPAGNIE
Tout était prévisible ! Idrissa Seck avait bien planifié sa sortie de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) à travers son silence assourdissant face au débat politique très rythmé au courant de l’année 2023.
L’heure du bilan a sonné pour Idy et Cie qui, après trois années de compagnonnage avec la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), ont quitté définitivement la mouvance présidentielle. «L’As» revient sur les bons et mauvais points obtenus par REWMI à l’issue de cette alliance.
Tout était prévisible ! Idrissa Seck avait bien planifié sa sortie de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) à travers son silence assourdissant face au débat politique très rythmé au courant de l’année 2023. Le leader de REWMI a toujours émis des réserves par rapport à des points cruciaux telle que l’éventuelle troisième candidature de Macky Sall pour la Présidentielle de 2024. Mieux, il s’est très tôt démarqué de la ligne du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (APR) avant de montrer publiquement son opposition à un troisième mandat du Président Sall. Il est finalement passé à l’acte en quittant tout bonnement la coalition présidentielle. Conséquences : il démissionne de la présidence du Conseil économique social et environnemental (CESE) ; les deux ministres de REWMI quittent également le gouvernement.
L’ancien maire de Thiès venait ainsi de mettre fin à trois années de compagnonnage qui lui ont évidemment été bénéfiques d’une part et défavorables d’autre part. En rejoignant Macky Sall, Idrissa Seck a surpris beaucoup de Sénégalais. D’aucuns étaient déçus de cet acte. Ce qui lui a fait perdre sa crédibilité et son aura dans l’espace public. Pis, des ténors de sa formation et certains de ses alliés sûrs ont refusé de le suivre. Ils ne pouvaient pas comprendre qu’Idy arrive deuxième à la Présidentielle de 2019 et qu’il sacrifie sa position de chef de l’opposition pour les prairies marron beige et un poste de Président du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE). Mais le leader de REWMI s’est toujours accroché sur deux points pour justifier son choix : la pandémie de Covid-19 qui nécessitait une unité nationale pour la combattre ; et le contexte sécuritaire dans la sous-région et toutes les menaces y afférentes.
UN AVENIR EN POINTILLES….
Idrissa Seck a également perdu tous les acquis engrangés toutes ces années par son appareil. Son compagnonnage avec BBY lui a fait perdre la ville de Thiès qui était jusque-là son pré-carré. Sur 46 départements, 5 villes et 553 communes, une seule collectivité territoriale est gérée aujourd’hui par un militant d’Idrissa Seck. Il s’agit de la commune de Thilmakha dans la région de Thiès où l’actuel maire issu de REWMI a été investi sous la bannière de BBY. Il a pu déboulonner le libéral Alioune Aïdara Sylla, homme de confiance de Me Wade. Aujourd’hui, Idy a perdu en crédibilité, en image, en ressources humaines et en électorat; mais il a pu gagner en marchandage politique en positionnant certains de ses hommes dans les arcanes de l’Etat. Ce qui leur a permis de reprendre du souffle vu les difficultés et les peines que l’on vit quand on est dans l’opposition. Deux de ses ministres ont occupé des portefeuilles importants. Yankhoba Diattara a été respectivement ministre de l’Économie numérique et du Sport. Aly Saleh Diop ministre a été ministre de l’Élevage. Il est indéniable que la présence de REWMI dans la mouvance présidentielle a permis à coup sûr d’entretenir une certaine clientèle politique.
En même temps, le leader Idrissa Seck a géré une institution qui pèse plus de 7 milliards de francs CFA. Le REWMI a aussi un député à l’Assemblée nationale qui se présente comme une épée de Damoclès pour la majorité Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui se retrouve avec une majorité relative. En effet, l’élu de REWMI peut faire basculer la majorité parlementaire si elle décide de rejoindre dans la prise de décision l’opposition parlementaire.
L’on se demande cependant comment Idrissa Seck arrivera à retrouver ses bases perdues et récupérées par la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) qui a le vent en poupe. On se demande également par quelle alchimie il peut convaincre à nouveau les Sénégalais de sa crédibilité et comment il pourrait se retrouver au cœur des combats de l’opposition. A moins qu’il décide de se mettre au centre et de profiter des erreurs commises par l’un ou l’autre camp !