LA PREVENTION, SEULE ALTERNATIVE POUR UNE LUTTE EFFICACE CONTRE L’INSUFFISANCE RENALE
Au Sénégal, les centres de dialyse sont «hyper débordés» et croulent sous les demandes! Et étant donné que le traitement curatif de l’insuffisance rénale coûte excessivement cher, les spécialistes du rein invitent à orienter la lutte sur la prévention
Au Sénégal, les centres de dialyse sont «hyper débordés» et croulent sous les demandes! Et étant donné que le traitement curatif de l’insuffisance rénale coûte excessivement cher, les spécialistes du rein invitent à orienter la lutte sur la prévention et l’éducation de la population.
Il ne cesse de le rappeler à chaque occasion. Le Pr Abdou Niang, néphrologue, affirme que la priseen charge de chaque patient en dialyse coûte annuellement 10 millions de francs soit à l’Etat soit au malade lui-même. « Un patient en hémodialyse pris en charge va payer près de 2 millions 500 mille francs pour ses médicaments, ses ordonnances ou les différents frais. Sans compter la perte de productivité qui résulte de sa maladie», a fait savoir le spécialiste de la santé des reins.
Le Pr Abdou Niang, titulaire de la chaire de néphrologie de la faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, estime que le Sénégal dépense «plus de 5 milliards de francs pour soigner moins de 1000 personnes qui vivent avec des machines de dialyse». Ce «alors que nous ne parvenons même pas à satisfaire 10% de la demande»! Une révélation de taille même si la dialyse est aujourd’hui accessible à un plus grand nombre de malades. Il y a des centres privés et publics.
Malgré la décentralisation des soins grâce à des centres de dialyse installés un peu partout sur le territoire national, «les services de dialyse sont hyper débordés», selon le directeur de la lutte contre la maladie qui s’exprimait au cours d’une rencontre sur la situation des maladies non transmissibles au Sénégal. Des pathologies chroniques comme le diabète et l’hypertension artérielle qui font des ravages au niveau des populations sont en constante progression à telle enseigne que les services de dialyse n’arrivent pas à prendre en charge tous les malades.
S’agissant de l’insuffisance rénale, beaucoup de malades ne sont donc pas pris en charge parce qie le traitement coûte excessivement cher du fait des kits de dialyse. Ce sont des machines qui ont besoin d’eau, d’électricité, de filtre...
Le coût est très élevé parce qu’il de matériel jetable qui demande une rechange sous commande. Au Sénégal malgré les efforts du gouvernement qui subventionne la prise en charge d’un peu près de 1000 patients à hauteur de 5 milliards de francs, le traitement, qui consiste à purifier le sang deux à trois fois par semaine, demande le plus souvent la participation du patient.
Pour le néphrologue qu’est le Pr Abdou Niang, la prévention et l’éducation des populations restent la seule alternative pour lutter contre cette pathologie chronique. «Cela va être de la prévention globalement. Parce que la prise en charge curative de ces traitements coûte excessivement cher. Nous allons montrer que rien que pour une année en dialyse, un malade peut payer jusqu’à 10 millions de francs. Cela veut dire que si nous continuons à n’investir que sur le traitement curatif, c’est un combat perdu d’avance. Il faudrait donc que nous travaillions sur la prévention en éduquant les populations», estime Pr Abdou Niang.