QUAND L’ATTEINTE DE L’AUTOSUFFISANCE EN RIZ DEVIENT UNE URGENCE !
Malgré les centaines de milliards injectés dans la riziculture à travers le Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar), le Sénégal peine toujours à être autosuffisant, 6 ans après le délai que s’était fixé l’Etat.
Malgré les centaines de milliards injectés dans la riziculture à travers le Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar), le Sénégal peine toujours à être autosuffisant, 6 ans après le délai que s’était fixé l’Etat. Aujourd’hui, suite à la décision des autorités indiennes de ne plus exporter le riz 100% brisé non parfumé pour des raisons de sécurité alimentaire intérieure, l’atteinte de l’autosuffisance en riz devient plus qu’une urgence au Sénégal.
En 2014, le Président de la République Macky Sall a initié un programme pour l’atteinte de l’autosuffisance en riz au Sénégal en 2017. Mais jusqu’à présent, notre pays peine toujours à atteindre cette autosuffisance malgré les milliards investis dans le secteur de la riziculture qui est confronté à de nombreuses difficultés.
Ce programme national d’autosuffisance en riz a permis au Sénégal d’enregistrer de grandes avancées pour la chaine de valeur riz. D’abord, la production a été multipliée par 3,5 entre 2008 et 2020, passant de 408000 à 1450000 tonnes. Entre 2014 et 2019, l’Etat du Sénégal a investi sur ressources propres 75 milliards de francs Cfa dans la riziculture. Malgré cette manne financière, l’autosuffisance en riz au Sénégal n’est pas jusqu’à présent devenue une réalité. Les producteurs disent être confrontés à des problèmes qui ne riment pas avec une production suffisante.
En novembre 2022, l’Etat a adopté une nouvelle stratégie nationale de développement de la riziculture pour atteindre l’autosuffisance en riz en 2030. Cette stratégie qui a été validée compte s’appuyer sur 5 leviers majeurs pour accroitre durablement la production. Il s’agit de l’accès aux intrants (engrais et les semences), les équipements (les équipements de travail de sol aux équipements post-récoltes), les aménagements, les magasins de stockage et les pistes de production pour faciliter le transport du riz produit. Une enveloppe d’environ 1371 milliards de Fcfa sera mobilisée pour les 10 prochaines années pour atteindre cet objectif.
«Nous sommes passés à 1 million 100 mille tonnes. Il faudra aller vers le doublement de cette production pour atteindre notre autosuffisance, parce que cela s’impose. Le riz est la céréale la plus consommée au Sénégal. Les pays qui produisent et qui exportent une infime partie de leur production commencent à faire des restrictions. Donc, nous n’avons pas le choix. Si nous voulons bâtir une stratégie de souveraineté alimentaire, nous sommes obligés de produire suffisamment de riz», avait soutenu Waly Diouf, coordonnateur du Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar). Cependant, suite à la décision des autorités indiennes de ne plus exporter le riz 100% brisé non parfumé pour des raisons de sécurité alimentaire intérieure, l’atteinte de l’autosuffisance en riz devient plus qu’une urgence au Sénégal. En effet, cette décision prise depuis le 20 juillet dernier ne sera pas sans conséquences sur l’approvisionnement correct du marché en riz. L’Inde, tout comme le reste de la planète, fait face à des aléas climatiques qui ont beaucoup impacté sur sa production ces dernières années. D’où l’intérêt pourle Sénégal d’accélérer sa politique d’atteinte de la souveraineté alimentaire pour prévenir ces chocs exogènes.