« UBBI TEY YANG TEY » A GEOMETRIE VARIABLE
Le privé à fond dans les classes, le public en mode inscriptions. Une présence timide des élèves dans certains réceptifs. Le déficit d’enseignants plombe la rentrée à Matam

La première cloche de la réouverture des classes a retenti hier, jeudi 05 octobre, tirant du coup les rideaux sur les vacances scolaires. Instituée par le ministère de l’Education nationale, la rentrée scolaire pour ce jeudi 05 octobre est bien effective dans certaines écoles, principalement celles du privé déjà en train de dispenser des apprentissages. Dans d’autres écoles par contre, surtout celles publiques, ce n’est pas vraiment la rentrée en tant que telle mais une journée inscription, prise de contacts et retrouvailles.
Il est 10 heures tapantes sous la chaleur du soleil à l’école préscolaire et élémentaire Saint Pierre Julien Eymard, certains élèves accompagnés de leurs parents sont venus s’inscrire, d’autres déjà inscrits ont commencé. Devant un stand de glace, un groupe d’enfants célèbre ses retrouvailles avec des accolades, un sourire béat sur le visage. On remarque le bonheur de revoir les camarades à des kilomètres. Le constat est que dans cette école, la reprise est effective et dans les salles de classe du préscolaire, on voit déjà les enseignants bien investis dans les cours avec des élèves tirés à quatre épingles. Alors que les filles sont bien coiffées et habillées de leurs plus beaux vêtements pour ce premier jour, les garçons ne sont pas non plus en reste donnant l’impression que cette première journée de rentrée est plus un concours de mode qu’autre chose.
Au lycée Maurice Delafosse, l’ambiance est au rendez-vous pour cette journée du 05 octobre : les élèves tout aussi bien habillés et contents de retrouver leurs amis, affichent aussi un visage heureux. On sent qu’ils n’ont pas encore fini de profiter des vacances mais dans ce lycée, les cours ont déjà débuté pour certains. À l’heure de la pause qui coïncide aussi avec la fin des cours pour certains, la cour de l’école se remplit de jeunes élèves criant de gauche à droite et se faisant des câlins. « C’est le début de la rentrée, on sait qu’on va juste faire un cours ou deux dans la journée car il y a des professeurs qui sont impatients. Voilà pourquoi on est heureux de reprendre. Il y a aussi la joie de revoir nos camarades qu’on n’avait pas revus depuis des mois, on a pris le soin de bien nous habiller et nous faire de nouvelles têtes », nous dit une élève croisée au kiosque de sandwich.
Cet élève de terminale qui a déjà commencé les cours explique pour sa part que « les autres qui prennent cette première journée à la légère ne sont pas conscients de ce qui les attend. Si on n’est pas concentré sur l’essentiel qui est de suivre les cours et non courir dans l’école pour des retrouvailles, on va se retrouver perdu au milieu de l’année. C’est bon de revoir les camarades mais juste les salamalecs de base suffisent. C’est exagéré de se faire des câlins en plein cours comme si on n’allait pas se voir à la sortie » dit-il. Tout comme à l’école Saint Pierre, on remarque qu’ici aussi, la direction est débordée par la présence des élèves et parents d’élèves venus inscrire leurs enfants ou prendre des renseignements. Les professeurs aussi ayant déjà commencé à dispenser les cours sont inaccessibles pour la plupart.
À l’angle opposé de ces deux écoles, on a les écoles élémentaires Manguiers I et II qui eux aussi ont commencé les cours mais dans des conditions assez difficiles. Les salles de classe de ces écoles sont cernées par l’eau stagnante des pluies. On remarque un système d’évacuation qui débouche directement sur la route qui mène vers Sahm. Les moustiques font la fête dans la cour de ces écoles, ce qui n’est pas très rassurant. Les élèves qui ont déjà commencé sont obligés de faire des détours pour atteindre les salles de classe. Marcher dans la cour de l’école Manguier II donne l’impression qu’on est sur du sable mouvant, tant l’humidité du sol est inconfortable pour les pieds. Mais rentrée des classes obligeant, les potaches sont obligés de faire avec.
Hier, jeudi 05 octobre, a été la grande rentrée des classes à l’école Sacré Cœur. Il est huit heures ; parents et élèves étaient venus nombreux répondre à l’appel de l’école et en profiter pour faire les inscriptions. C’était la grande ambiance, la cour de l’école est pleine, on est en pleines retrouvailles de part et d’autre entre élèves et professeurs. Aïssatou Dial, une apprenante, relève : « j’ai hâte de retrouver mes amies et pouvoir être ensemble. Et j’espère que nous allons dérouler avec eux cette nouvelle année scolaire». « Dans cet établissement aujourd’hui, c’est juste pour faire une prise de contact et les cours débuteront demain à 8h précises », nous fait savoir le directeur Frère Luc Brunette. Et Christian Wally Diafate, Professeur d’Anglais, de le conforter : « Même si des menaces planent sur le déroulement des enseignements en raison des élections qui se profilent, l’académie scolaire a déjà mis en place les dispositions nécessaires pour un bon déroulement qui n’affectera pas les enseignements dans cette école».
KAOLACK- RENTRÉE SCOLAIRE, STABILITÉ SOCIALE DANS LES ÉTABLISSEMENTS ET ANNÉE ÉLECTORALE : L’Inspection d’académie ambitionne de prendre les devants
Les autorités académiques de la région de Kaolack et les acteurs en charge de la gouvernance scolaire ont procédé hier, jeudi 5 octobre, jour de rentrée des classes pour tous les élèves du Sénégal, à la traditionnelle visite d’inspection des établissements scolaires de la commune de Kaolack. En ces moments de fin d’hivernage où la plupart des établissements du pays reste encore envahie par les eaux de pluies ou des tapis herbacés, cette visite qui a été effectuée sous la présence du gouverneur de région a ainsi permis à ses initiateurs de s’apercevoir que, dans la plupart des écoles de Kaolack, le concept “Ubi Tey Jang Tey” est en partie effectif. Les enseignants dans leur écrasante majorité ont répondu présents et ont démarré les cours, avec craie à la main. En plus de la présence massive des élèves et les dispositions nécessaires prises pour rendre les établissements accessibles, il est aussi constaté que dans toutes les écoles visitées, les intrants pédagogiques et didactiques ont été mis en place. En dehors de la volonté de disposer d’un système éducatif performant, et faire respecter le quantum scolaire, ces mesures ont surtout été respectées à un certain niveau. En tout cas au niveau pédagogique, pour pallier à d’autres éventualités souvent nées de l’instabilité sociale dans les établissements publics, aussi que de l’année électorale vers laquelle le Sénégal va s’acheminer, à partir des deux prochains mois. Même si dans les accords entre gouvernement et les organisations syndicales, bon nombre d’engagements ne sont pas respectés au plan national, au niveau de l’Académie de Kaolack on s’efforce à maintenir le cap au plan administratif afin de collecter le maximum de résultats pédagogiques durant cette prochaine année académique. Un pari qui, visiblement va s’opérer avec l’ensemble des partenaires de l’école et sera sans doute consolidé par la forte mobilisation envisagée avec les acteurs, l’administration locale, le commandement territorial de manière générale.
MATAM : LE DEFICIT D’ENSEIGNANTS ENTRAVE LA RENTREE DES CLASSES
Avec un déficit cumulé cette année de 564 enseignants, comparé au précédent mouvement national, celui de 2023 a connu plus de départs (364 contre 310 en 2022) dans tous les programmes. Pour la présente rentrée scolaire, l’académie vient d’enregistrer seulement trente-quatre (34) arrivées. Un effectif qui, de l’avis des autorités de l’éducation, est loin de combler le déficit cumulé à 564 enseignants. Dans le rapport de rentrée présentée par l’inspection d’académie, on informe que sur 260 départs enregistrés au niveau de l’élémentaire, l’académie qui traîne un déficit de 368 enseignants au niveau de ce programme n’a eu que 12 arrivées. Au niveau du Moyen Secondaire où le déficit se situe à 124 enseignants, sur 94 départs constatés, seuls 21 arrivées ont été enregistrées. S’agissant du Préscolaire où le déficit se situe à 60 enseignants, aucune arrivée n’a été enregistrée. Face à la situation, c’est « l’étude et l’audit du personnel au niveau interne » qui sont annoncés par l’inspecteur d’académie Mbaye Babou, qui a fait part de ses inquiétudes par rapport à l’effectivité d’une rentrée des classes rapide et facile. L’autorité de l’éducation qui entend trouver les mécanismes nécessaires pour combler le gap, s’active à procéder à des redéploiements pour le bon déroulement des enseignements-apprentissages. Face au déficit de 564 d’enseignants, constaté après le mouvement national, le secrétaire général du Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal (Sels), propose un recrutement spécial d’une préférence locale. « Nous souhaitons un recrutement spécial d’une préférence locale en privilégiant les enseignants des classes passerelles qui font un très bon travail et des jeunes diplômés de la région qui certainement resteront au niveau local pour enseigner », a déclaré Mamadou Demba Sy.
SAINT-LOUIS - RENTRÉE SCOLAIRE : Une présence timide des élèves dans plusieurs écoles et établissements scolaires
Dans l’Académie de la région de Saint-Louis, la rentrée des classes s’est déroulée avec une présence timide des élèves surtout à l’intérieur au niveau des villages reculés des départements de Dagana et Podor. C’est ce qu’a fait savoir l’Inspecteur par intérim de l’Académie de SaintLouis, Mafall Der, qui rassure quant à l’effectivité e la présence des personnels enseignants. Il invite les parents à laisser leurs enfants venir à l’école pour démarrer tôt les enseignements. Il s’exprimait au terme de la traditionnelle tournée présidée par l’adjoint au Gouverneur.
La traditionnelle tournée effectuée hier, jeudi 5 octobre, dans quelques écoles et établissements scolaires de la commune de Saint-Louis a permis aux autorités administratives et académiques de la région de constater de visu le démarrage des enseignements en cette rentrée des classes. Dirigée par l’adjoint au Gouverneur de Saint-Louis chargé du Développement, M. Modou Mamoune Diop, en présence de l’Inspecteur par intérim de l’Académie de Saint-Louis, M. Mafall Der, des représentants des syndicats d’enseignants, de l’Association des parents d’élèves ainsi que d’autres structures de l’école, la délégation s’est rendue à l’École Élémentaire Cheikh Touré de Guét Ndar dans la Langue de Barbarie, puis au Collège Fara Mbodj avant de boucler cette traditionnelle tournée au niveau du Lycée Technique André Peytavin de Saint-Louis. Dans ces trois établissements scolaires visités, les autorités administratives et académiques ont noté une présence timide des élèves contrairement aux enseignants qui se sont présentés en masse. Une situation qui est presque générale au niveau de l’Académie de Saint-Louis où les remontées d’informations renseignent des nombreuses absences notées chez les élèves en cette rentrée des classes, à en croire toujours l’Inspecteur de l’Éducation, Mafall Der. L’adjoint au Gouverneur de Saint-Louis, Modou Mamoune Diop quant à lui, a félicité les autorités académiques pour avoir pris toutes les dispositions afin de permettre un bon démarrage des cours au niveau des écoles et établissements scolaires. En effet, tous ces réceptifs d’écoliers ont été désherbés, nettoyés et désinfectés il y a quelques jours. Ce qui permettra aux personnels enseignants et à leurs élèves d’être dans de meilleurs cadres pour étudier.