LES ACTEURS PRESCRIVENT L’ANTIDOTE
La violence et l’introduction de la politique dans le milieu scolaire ont été hier au cœur des débats lors de la 3ème édition de la Foire des Innovations en Education et Formation (FIEF) organisée par la COSYDEP
La violence et l’introduction de la politique dans le milieu scolaire ont été hier au cœur des débats lors de la 3ème édition de la Foire des Innovations en Education et Formation (FIEF) organisée par la Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Education Publique (COSYDEP). Conscients que ces situations perturbent la stabilité de l’école, les acteurs ont mis sur la table une batterie de recommandations permettant d’éradiquer ce fléau du système.
La politisation de l’espace scolaire et les nombreux cas de violence préoccupent notamment la Cosydep qui a profité de sa 3ème édition de la Foire des Innovations en Education et Formation (FIEF) pour poser le débat à travers divers panels animés par des spécialistes de l’éducation. Parmi eux, Penda Seck Diouf, partenaire de la Cosydep, qui plaide pour que l’école soit déconnectée de la politique qu’elle considère comme principale source de perturbation surtout en période électorale. Elle propose aussi que des modules sur les violences sur le genre soient tenus en compte dans la réforme des curricula. «L’Etat doit aussi renforcer la sécurité dans les écoles. Car on voudrait avoir une école décomplexée de toute forme de violence. C’est pourquoi il est important qu’on puisse introduire certaines valeurs de respect de soi et de son prochain dans les modules des apprentissages», souligne Penda seck Diouf.
Un avis que partage le secrétaire national du Cusems, Ndongo Sarr qui trouve la nécessité d’articuler les programmes conformément à nos valeurs culturelles et nos croyances religieuses. «Tout le monde condamne les dérives au sein de nos sociétés et tout le monde s'accorde à dire que par l'école et notamment par les programmes qu'on y enseigne, il faudrait essayer de redresser cette situation. Une école est destinée à former une ressource humaine apte à porter le développement d'un pays. Maintenant chaque pays a ses réalités de sorte qu'on ne peut pas importer un modèle de développement pris ailleurs pour un pays dont les réalités sont totalement différentes», souligne le syndicaliste. A ses yeux, si nos élèves étaient suffisamment ancrés dans nos valeurs, sans doute, au-delà même de l'école on aurait même moins de conflits dans notre société.
S’agissant de la politisation de l’espace, Ndongo Sarr estime que cette situation serait liée à l’intrusion du politique. «Il faut que les politiques arrêtent de créer des mouvements de soutien dans l'espace. Ce sont les autorités qui doivent prendre leurs responsabilités, sachant qu'ils ont leur agenda électoral qu'ils doivent soustraire à la prise en charge et préoccupations des acteurs sociaux d'une manière générale et particulièrement des acteurs de l'école», souligne le secrétaire national du Cusems qui animait le thème sur «la réforme circulaire et les valeurs sociales».
AMIDOU DIEDHIOU, SELS : «L'APPAREIL SYNDICAL NE DOIT PAS SERVIR DE POLITIQUE»
Le secrétaire général national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal(SELS), Amidou Diédhiou, invite pour sa part l’acteur politique à rester à l'écart de l'école. «Il faut épargner nos enfants et l'école ellemême des soubresauts politiques», martèle le syndicaliste. A ses yeux, cela aidera l'école à assumer sa vocation d'apprentissage, d'enseignement et d'éducation. Conscient par ailleurs du droit de l’enseignant de s’activer dans la politique, il estime toutefois que ce dernier doit faire le discernement entre ces deux rôles. «Même dans nos mouvements, on est apolitique. Car l'appareil syndical ne doit pas servir de politique», affirme le Secrétaire général du Sels, Amidou Diédhiou.