IBRAHIMA SYLLA ETAIT UN GRAND PROMOTEUR DE LA MUSIQUE AFRICAINE
DECES A PARIS DU CREATEUR DU LABEL « SYLLART PRODUCTION »

Le monde de la musique sénégalaise et africaine est en deuil avec le décès, lundi matin, à Paris, de Ibrahima Sylla, producteur de musique bien connu sous le label « Syllart ». Il avait 59 ans et continuait à s’investir pour la musique, sa passion de toute une vie.
Ibrahima Sylla le célèbre producteur de musique bien connu à travers le label « Syllart » est décédé hier à Paris. La maladie qui le rongeait depuis des années déjà a eu raison de l’homme. Il était un découvreur de ta- lents, au Sénégal et en Afrique tout au long des trente dernières années. On cite pêle mêle, au Sénégal, Ismaïla Lo, Omar Pène, Baba Maal, Coumba Gawlo Seck, Thione Seck, Kiné Lam. En Afrique, « Syllart » a produit aussi la plupart des grands noms de la musique africaine révélés au cours de cette période, d’Alpha Blondy, Koffi Olomidé, à Sékouba Bambino, Salif keïta, Youssou Ndour, Nando Da Cruz, le cabo verde show, etc.
Alain Josse le représentant au Sénégal de Syllart production, confiait à l’Agence de presse sénégalaise que le défunt producteur qui résidait à Paris, était un dénicheur de grands talents, particulièrement dans l’espace francophone en Afrique.
Les quelques témoignages que nous avons pu recueillir s’accordent sur les qualités de connaisseur de la musique africaine et de la capacité de l’homme à déceler les talents. Même s’il n’a pas eu le temps de faire de production avec lui, le musicien et compositeur Baba Hamdy se rappelle avoir parlé avec ce producteur au téléphone à la suite d’un contact dans le milieu du show biz. Cela remonte à un an et Ibrahima Sylla était intéressé par l’album « You mélodie », se souvient Baba Hamdy en saluant la mémoire de ce producteur qui a travaillé avec les grands musiciens du continent africain.
En l’absence d’Omar Pène, actuellement en Europe, son manager Ousmane Faye a rappelé que les relations entre Omar Pène et Ibrahima Sylla sont très anciennes. « Il a fait au moins la moitié des albums d’Omar Pène dont ceux produits en Europe à part les albums « Cheikh Anta et « People » qui sont sortis dans les années « 80 ». Oumar Faye avance : « J’ai connu le producteur Ibrahima Sylla aux côtés d’Oumar Pène, mais j’ai beaucoup appris de lui à Paris lors de ma formation en management. Je peux dire qu’il s’intéressait à l’environnement de la production, nous partagions des idées ».
C’était évident, « Syllart » faisait d’une certaine manière la promotion d’un catalogue de la musique africaine, il était un producteur indépendant. « On lui doit aujourd’hui une reconnaissance pour les actes qu’il a posé pour la sauvegarde de la musique africaine.
Relations amicales et fraternelles
Les pages écrites dans la musique africaine moderne sont restées inscrites à jamais dans les répertoires internationaux et au-delà, des rapports professionnels ont également été tissé des relations amicales et fraternelles. Ismaïla Lô est sans doute l’un des artistes sénégalais qui aura été le plus proche d’Ibrahima Sylla. Joint hier au téléphone, il soulignait bien cette relation familiale qu’il entretenait avec le défunt producteur qui avait lancé les albums de ses débuts « Gor sayna » et « Khalaat » (1984). Il m’a produit au moins 3 albums avant que je ne signe à Barclay en 1990. « Nous avions dépassé le rapport professionnel du producteur qu’il était et de l’artiste que je suis. Nous sommes devenus des frères et nos familles ont des liens fraternels. Je l’ai revu récemment à Paris et je me souviens que malgré la maladie qui le rongeait depuis des années, il envisageait toujours de nouveaux projets et voulait travailler coûte que coûte ». Cet homme qui était réputé très pieux, était comme on dit une « bête du travail ». Ibrahima Sylla avait surtout été un grand découvreur de talents. « Il insistait sur la qualité musicale. Il a su donner une dimension exceptionnelle à la musique africaine et il avait un penchant pour la musique sénégalaise. Il a toujours revendiqué sa nationalité sénégalaise et c’est bien pour cela aussi qu’il a souhaité être inhumé au Sénégal. J’ai perdu quelqu’un de très cher, mais les artistes aussi ont perdu un grand producteur ».
De source proche de la famille du défunt, le corps d’Ibrahima Sylla sera acheminé à Dakar vendredi et l’inhumation aura lieu dés lendemain.