TOUR DE VIS DE LA JUNTE AU BURKINA
Depuis son coup d'État il y a un an, le capitaine Ibrahim Traoré dirige le pays d'une main de fer et accentue la répression contre les voix dissidentes. Dans le même temps, les groupes terroristes poursuivent leur progression dans les campagnes burkinabè
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La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso renforce son emprise sur le pays en muselant l'opposition, d'après des sources citées par le quotidien français La Croix. Depuis son coup d'État il y a un an, le capitaine Ibrahim Traoré dirige le pays d'une main de fer et accentue la répression contre les voix dissidentes. Dans le même temps, les groupes terroristes poursuivent leur progression dans les campagnes burkinabè.
Désormais, la primature à Ouagadougou s'apparente à "une forteresse" d'après La Croix. Des véhicules blindés quadrillent les abords, surveillés par des militaires encagoulés et armés jusqu'aux dents. La circulation a été interdite la nuit dans le périmètre par crainte de troubles. Dans la capitale, "on fuit (...) les 'brigades de veille', les groupes de partisans du régime qui patrouillent le soir tombé et fouillent les véhicules".
Selon le journal, la répression s'intensifie depuis le putsch avec "arrestations, exécutions sommaires, enrôlements forcés, disparitions mystérieuses". Ibrahim Traoré a promis une "guerre totale" contre les djihadistes mais mène aussi une "politique de la peur" pour réduire au silence toute contestation. Ceux qui appellent publiquement au respect des libertés sont désormais considérés comme des "ennemis infiltrés" par la junte.
Pour La Croix, les médias d'État et réseaux sociaux sont devenus les principaux outils de propagande du régime, n'hésitant pas à menacer de mort les opposants. Après une conférence de presse syndicale critiquant les "pratiques liberticides", des vidéos ont montré des habitants menaçant les organisateurs. Plusieurs défenseurs des droits humains affirment également avoir été arrêtés et interrogés de façon anonyme.
Le journal rapporte le cas d'un médecin enrôlé de force après avoir critiqué le pouvoir sur les réseaux sociaux. Depuis, il n'a plus donné signe de vie. "Une chape de plomb s'est abattue sur le pays", affirme La Croix, avec des disparitions et intimidations quotidiennes. Dans le même temps, l'escalade de la violence djihadiste ne faiblit pas, faisant plus de 6 000 morts cette année selon une ONG.