CHEIKH OMAR HANNE MENACE LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS
La journée morte du mardi prochain annoncée par l’alliance du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire authentique (Cusems/A) et le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saems) a fâché le ministre

La journée morte du mardi prochain annoncée par l’alliance du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire authentique (Cusems/A) et le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saems) a fâché le ministre de l’Éducation nationale. Convaincus que ces « appels déguisés à la grève sont contraires à la réglementation», Cheikh Oumar Hanne menace de s’opposer à «toutes les tentatives de déstabilisation de l’école pour des motifs inavoués».
Le ministre de l’Education nationale ne compte pas rester les bras croisés face aux éventuelles perturbations des enseignements. Dans un communiqué parvenu à «L’As», Cheikh Oumar Hanne regrette «des appels à une journée école morte» de la part d’organisations syndicales signataires du protocole d’accord du 26 février 2022, par lequel elles réaffirment, comme toutes les parties prenantes, leur engagement en faveur des priorités du département, notamment à promouvoir un climat social apaisé dans l’espace scolaire. Il estime, en effet, que ces appels déguisés à la grève sont contraires à la réglementation. «Si le droit de grève est reconnu aux travailleurs par la Constitution, il s’exerce dans le cadre des lois qui le régissent», prévient-il. Pour lui, il ne peut en aucun cas ni porter atteinte à la liberté de travail, ni mettre l’entreprise en péril. «La loi portant statut général des fonctionnaires, modifié, stipule : les fonctionnaires soumis à un statut ne leur interdisant pas le droit de grève ne peuvent cesser collectivement le travail qu’après l’expiration du délai d’un mois suivant la notification, à l’autorité administrative compétente, par la ou les organisations syndicales représentatives, d’un préavis écrit énonçant les motifs et la durée de la grève envisagée. Celle-ci ne peut intervenir ou se poursuivre lorsque l’ordre de grève est rapporté par la ou les organisations qui ont notifié le préavis», précise Cheikh Oumar Hanne. Il précise que ceux qui cessent le travail en violation des dispositions de l’alinéa précédent peuvent immédiatement subir toutes sanctions disciplinaires. «Il en est de même si la cessation du travail, même intervenant à l’expiration du délai d’un mois prévu au sixième alinéa du présent article, est fondée sur des motifs politiques et non pas sur des motifs professionnels», ajoute le communiqué.
«LE GOUVERNEMENT SE RÉSERVE LE DROIT DE REVENIR DANS L’IMMÉDIAT SUR SES ENGAGEMENTS QUI ONT DÉJA COUTÉ 250 MILLIARDS DE FRANCS CFA»
Par conséquent, il prévient que le gouvernement reste déterminé à faire respecter les dispositions susvisées et à s’opposer à toutes les tentatives de déstabilisation de l’école pour des motifs inavoués. «Les fortes mesures prises dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord du 26 février 2022 démontrent, s’il en était besoin, l’intérêt que le gouvernement accorde à l’école en général, à la revalorisation de la fonction enseignante en particulier», ajoute-t-il. Le ministre de l’Éducation nationale appelle aussi à plus de responsabilité de la part de tous les enseignants et à leur sens de la mesure et du dialogue pour un espace scolaire apaisé, pour la construction d’une école de la réussite, d’une école équitable pour tous et pour toutes. «Dans tous les cas, le département, qui a toujours maintenu un dialogue permanent avec les organisations syndicales, prendra, en toute responsabilité et toute rigueur, les dispositions idoines pour assurer le déroulement correct de l’année scolaire», dit-il. M. Hanne rappelle que le gouvernement se réserve le droit de revenir dans l’immédiat sur ses engagements qui ont déjà coûté 250 milliards de francs CFA au contribuable sénégalais, en cas de violation par la partie syndicale des termes de l’accord sans préalable.