ILS N’ONT JAMAIS ETE LES MEILLEURS AMIS
Liverpool a pu compter durant 5 ans sur un trio explosif Mané-Firmino-Salah. Mais entre les deux ailiers, la tension régnait, et il a fallu toute l’intelligence de Roberto Firmino pour que la situation ne dérape pas. Le Brésilien le raconte dans un livre
Liverpool a pu compter durant 5 ans sur un trio explosif Mané-Firmino-Salah. Mais entre les deux ailiers, la tension régnait, et il a fallu toute l’intelligence de Roberto Firmino pour que la situation ne dérape pas. Le Brésilien le raconte dans un livre
Une Ligue des Champions, une Premier League et des saisons pleines de suspense et de rebondissements. Les années du trio Mané-Firmino-Salah ont été particulièrement savoureuses pour Liverpool, et le public d’Anfield en a pris plein les yeux durant leurs 5 années communes. Firmino, arrivé à l’été 2015, Mané, en 2016 et Salah, en 2017 ont constitué l’un des tout meilleurs trios d’Europe, mais tout n’a pas été simple. Souvenez-vous, les quelques gestes d’humeur captés par les caméras lors de certaines rencontres. La presse anglaise se délectait de la tension apparente entre Sadio Mané, l’ailier gauche sénégalais, et Mohamed Salah, l’ailier droit égyptien.
Entre les deux, l’altruiste Brésilien Roberto Firmino pouvait observer au plus près la rivalité entre ses deux coéquipiers. Et désormais, il peut la raconter. En effet, il expose les dessous de la relation entre les deux hommes dans un livre, « Si Senor, mes années à Liverpool », avec sincérité et humour. The Guardian en publie les bonnes feuilles. « Je connaissais très bien ces gars, peut-être mieux que quiconque. C’était moi sur le terrain, en plein milieu d’eux. J’ai vu de mes propres yeux les regards, les grimaces, le langage corporel, l’insatisfaction lorsque l’un était en colère contre l’autre. Je pouvais le sentir », écrit-il.
« Ils n’ont jamais été les meilleurs amis »
« Je ne sais pas s’il en était conscient ou non, mais Salah frustrait tout le monde lorsqu’il ne passait pas le ballon. Je savais comment gérer cette situation mieux que quiconque. Klopp a abordé ce problème devant nous tous : lorsqu’un coéquipier était dans une meilleure position, le ballon devait lui être passé. C’était une consigne claire visant Salah. Au fil des années, je dois dire que cet aspect de son jeu s’est considérablement amélioré. Il a progressivement appris à être moins égoïste et plus coopératif – même s’il est un attaquant, un buteur, et que chaque buteur a tendance à être un peu gourmand dans la quête d’un but. C’est normal. » « Mané était plus intense dans les bons comme dans les mauvais moments. C’était le plus explosif de nous trois et c’était aussi la personne avec qui j’avais le plus de liberté pour discuter de ce sujet. Je lui parlais toujours, lui donnais des conseils, essayais de le calmer. Je lui disais de trouver la paix, de jouer pour l’équipe et de rester détendu. Salah et Mané n’ont jamais été les meilleurs amis ; chacun restait seul. Il était rare de les voir parler tous les deux et je ne sais pas si cela avait à voir avec la rivalité égypto-sénégalaise dans les compétitions africaines. Je ne sais vraiment pas. Mais ils n’ont jamais cessé de parler, n’ont jamais rompu leurs liens. Ils ont toujours agi avec le plus grand professionnalisme. » « Je n’ai jamais pris parti. C’est pour ça qu’ils m’aiment : j’ai toujours passé le ballon aux deux ; ma préférence allait à la victoire de l’équipe. Beaucoup se concentrent sur ce que j’ai apporté au trio offensif en termes tactique, mais l’élément humain était peut-être tout aussi important : mon rôle de pacificateur et d’unificateur. Si je ne le faisais pas, cela n’aurait été que des tempêtes entre eux deux sur le terrain », assure-t-il. Il explique aussi qu’il comprenait pourquoi son entraîneur Jürgen Klopp le remplaçait plus facilement que ses deux comparses, pour éviter une guerre d’ego. Avec les tensions évidentes entre Mané et Salah, l’intelligence collective de Firmino a donc joué un grand rôle dans les conquêtes de Liverpool. Plus encore peut-être que ses nombreux buts inscrits avec les Reds.