SANGOMAR, LE PÉTROLE QUI FÂCHE DÉJÀ LE SÉNÉGAL ET LES MAJORS
A l'aube de l'exploitation de Sangomar, le Sénégal exige 42 millions d'impôts impayés mais les compagnies s'y opposent. Ce différend précoce cache-t-il en réalité une lutte d'influence pour le contrôle futur des milliards promis par le pétrole ?
Alors que le Sénégal s'apprête à devenir un producteur pétrolier majeur grâce au gisement offshore de Sangomar, ce nouvel El Dorado apparaît déjà comme une pomme de discorde entre Dakar et les géants du secteur.
C'est ce que révèle le magazine panafricain Jeune Afrique dans son édition du 16 novembre. Selon les informations obtenues par le journal, l'autorité fiscale sénégalaise réclame pas moins de 42,7 millions de dollars d'impôts et taxes à Woodside Energy et Capricorn Energy, les exploitants du champ.
Problème, les majors australienne et britannique rechignent à payer la note, alléguant des raisons juridiques selon JA. S'annoncerait-il déjà des bisbilles en coulisses sur la répartition du magot pétrolier ?
Car avec ses réserves estimées à plus de 600 millions de barils de pétrole, Sangomar pourrait rapporter des milliards de dollars aux deux partenaires industriels. Le Sénégal, qui détient 18% via Petrosen, veut aussi sa part du gâteau...au risque d'envenimer les relations avec les géants du secteur.
Interrogé par Jeune Afrique, Woodside Energy fait la sourde oreille. Capricorn Energy promet de "se défendre" juridiquement. Les prémices d'un conflit à couteaux tirés pour le contrôle des futurs revenus pétroliers sénégalais ?