ENTRE DEUX FEUX, LE DÉSARROI DES ÉTUDIANTS SAHÉLIENS
Pris au piège de la crise entre la France et les juntes au pouvoir dans leur pays, des étudiants du Burkina Faso, du Mali et du Niger témoignent de leur détresse et de leur sentiment d'abandon
Depuis la fermeture des services consulaires français au Burkina Faso, Mali et Niger, des centaines d'étudiants de ces pays se retrouvent sans perspective d'études en France. C'est ce que révèle Le Monde dans un article publié le 5 décembre.
À l'image de Fodé, Burkinabé admis en licence à Angers, beaucoup ont dû renoncer à leur projet, faute d'avoir pu déposer leur demande de visa avant la date butoir du 30 septembre. "J'ai perdu une opportunité en or", déplore l'étudiant.
Au Niger, où la plateforme Campus France reste fermée, Houzaifa a déboursé l'équivalent de 228 euros pour des démarches administratives vaines. "Je me retrouve sans perspectives", regrette-t-il.
Si le Quai d'Orsay justifie cette mesure par des "raisons de sécurité", nombre d'étudiants y voient une "rétorsion" contre les juntes au pouvoir. Certains ont tenté en vain de déposer leur dossier au Bénin voisin.
Les boursiers, eux, ont pu arriver en France mais avec retard, perdant parfois "un mois de recherche", selon Hamidou. "On a eu l'impression que la France nous abandonnait", déplore-t-il.
Face à la détresse de ces étudiants "pris au piège" des tensions politiques, le gouvernement français assure réévaluer la situation mais sans "visibilité" sur une évolution.