L'OEIL DU TEMOIN DE CE JEUDI
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KEEMTAAN GI - COUP DE GUEULE
Un pays de scandales, assurément, où les citoyens ont même perdu toute capacité d’indignation à force de dénoncer, d’enrager, de s’étrangler. Voilà ce qu’est le Sénégal. Ne parlons même pas de la politique qui a mis dans la situation où on se trouve c’est-à-dire au bord du gouffre. Une administration corrompue et très politique avec des gens qui se foutent de tout. Et quand ça vacille au niveau de ces cercles de décisions, la société elle-même se retrouve par terre. Des bâtiments en construction qui s’affaissent, d’autres qui menacent ruine, de faux médecins qui soignent, s’offrant le luxe d’ouvrir des cabinets, des hôpitaux qui brûlent emportant des enfants, des écoles non autorisées qui dispensent des cours au vu et au su de tout le monde. Et qui délivrent même des diplômes qui servent souvent à des fils de…pour se faire embaucher dans nos sociétés nationales… Le comble, c’est qu’il n’y a jamais de coupables dans ce pays de Cocagne. Après l’émotion des premiers jours, tout le monde oublie et la vie poursuit son cours habituel. Le dernier scandale en date est celui relatif à la pouponnière d’une « célébrité » dont on pourrait bien se demander de quel statut elle s’est prévalue pour ouvrir un centre de ce genre. La vidéo devenue virale et qui montre un nourrisson agonisant au milieu d’autres chérubins dévoile toute la légèreté de notre administration à délivrer des passe-droits. La même légèreté que le ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’Hygiène vient de dénoncer lors de la retraite annuelle pour évaluer et planifier les projets et programmes de son département. La dame qui se prévaut de sa notoriété acquise en s’accointant avec des politiques s’est livrée hier, pendant que tout le monde s’indignait, à un « live » sur Facebook pour s’expliquer sur un sujet pour lequel le Procureur devrait s’autosaisir dès la mise en circulation de cette scandaleuse vidéo. Sous d’autres cieux, des ministres allaient démissionner et tous ceux qui ont facilité l’ouverture de ce mouroir seraient en prison. Mais on est au Sénégal, voyons !
KACCOOR BI - LE TEMOIN
MONTEE EN PUISSANCE DES DAARAS
Après son engagement pour les daaras lors de la journée nationale consacrée à ces derniers, le président de la République a profité hier du Conseil des ministres pour rappeler au Gouvernement le rôle majeur et l’impact significatif de ces écoles dans le système éducatif national, la cohésion sociale et la préservation de notre commune volonté de vivre ensemble. Le chef de l’Etat a demandé au Premier ministre de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue d’assurer la mise en œuvre consensuelle de toutes les mesures prises en faveur des Daara, en ce qui concerne le Statut, le recrutement des maitres coraniques et le renforcement de leurs capacités professionnelles, sans compter les constructions et leur équipement; la couverture sanitaire universelle et la pérennisation du soutien de l’Etat avec l’extension du «Waqf CMU Daara », du projet immobilier Waqf public, ainsi que la mobilisation de la subvention annuelle de six (6) milliards de FCFA destinée à appuyer le fonctionnement et la prise en charge sociale dans les Daara. En outre, Macky Sall a demandé au Gouvernement de renforcer la formation professionnelle qualifiante, l’accompagnement, le financement et l’insertion des pensionnaires et sortants des Daara en mettant en synergie les interventions du 3FPT et de la DER/FJ en faveur des cibles, mais également des maitres coraniques. Le Chef de l’Etat a aussi invité le Ministre en charge de l’Agriculture à étudier les modalités d’assistance des acteurs des Daara dans le cadre des programmes agricoles avec des facilités pour l’affectation de terres, la mise à disposition d’engrais, d’intrants et de matériels agricoles. Le Président de la République a, enfin, demandé au Gouvernement d’accélérer la diversification de l’offre éducative face à la forte demande nationale de renforcement de l’éducation religieuse. Au demeurant, le Chef de l’Etat a demandé au Ministre de l’Education nationale de prendre toutes les mesures nécessaires pour le déploiement rapide des activités de la nouvelle Direction nationale des Daara, créée par le décret n° 2023-2318 du 06 décembre 2023, consacrant la volonté de l’Etat de faire de la modernisation des Daara, un levier d’inclusion et un socle primordial de valorisation du capital humain national.
MESURES INDIVIDUELLES
M. Issa DIAGNE, Professeur Titulaire à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, est nommé Inspecteur général de l’Education et de la Formation option Science physique, au Ministère de l’Education nationale. M. Babacar SAMB, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, est nommé Directeur des Daara au Ministère de l’Education nationale. Mme Jouldée SOUMARE, Economiste, est nommé Directeur du Développement du Secteur privé au Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération.
ISMAÏLA MADIOR HAUSSE LE TON ET FAIT LIBERER LA CHANCELIERE MARIE DIAGNE SENE
La chancelière Marie Diagne Sène a été libérée hier après deux semaines de détention pour « désertion ». La diplomate était considérée par la Gendarmerie comme « militaire manquant à l’appel ». Il a fallu que le ministre des Affaires étrangères, Pr Ismaïla Madior Fall, tape sur la table pour que le général Moussa Fall tempère son ardeur contre son ex-élément qui avait été arrêtée une première fois le 20 novembre, libérée puis de nouveau arrêtée le 04 décembre dans les locaux mêmes du ministère des Affaires étrangères. Ce qui était resté à travers la gorge du ministre qui s’était pourtant abstenu d’intervenir directement pour remettre le général Moussa Fall à sa place. En tout cas, au niveau des Affaires étrangères, on n’était pas loin d’une crise diplomatique avec la Gendarmerie. D’autant que la situation a été vivement dénoncée par l’Union des conseillers des affaires étrangères du Sénégal (UCAES) et l’Amicale des affaires étrangères du Sénégal (UCAES) dans une déclaration en date du 13 décembre dernier. Outre ces deux associations, quatre autres organisations notamment le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (SAID), l’Amicale des contrôleurs économiques du Sénégal et le Collectif des sortants du cycle B de l’ENA l’Amicale des secrétaires d’administration du Sénégal avaient toutes demandé la libération de la chancelière. Ravalant sa colère, le ministre Ismaïla Madior Fall a patienté le temps de voir la situation se décanter. Finalement, sentant que les choses n’évoluent guère et surtout que c’est sa personnalité qui est piétinée par la Gendarmerie du fait que c’est dans les locaux du ministère que la chancelière a été arrêtée comme une vulgaire hors-la-loi, il a décidé de s’impliquer personnellement pour dire ses quatre vérités à la Gendarmerie. Ce coup de gueule a fini par payer puisque la chancelière Marie Diagne Sène a été libérée hier.
77 MILLIARDS DE BOURSES D’ETUDES
Si les fonctionnaires pèsent sur les finances publiques en termes de salaires et d’avantages divers, il en est de même pour les étudiants. Interpellé sur la question des bourses par les députés, le ministre des Finances et du Budget Moustapha Ba a éclairé hier les parlementaires sur ce dossier lors du vote de la Loi de règlement 2022. L’argentier de l’Etat a indiqué que, dans la Loi de finances initiale, 46 milliards avaient été prévus pour les bourses d’études. Cette somme a été entièrement payée. Mais il aura fallu des réaménagements de l’ordre de 31 milliards sous forme de rallonge budgétaire pour combler le gap. Finalement, les Finances ont déboursé un montant total de 77 milliards pour payer les bourses d’études de l’année 2022. A quoi il a fallu ajouter 11,6 milliards pour les mois de novembre et décembre de la même année. Alors il a fallu attendre la fin des engagements pour faire les réaménagements budgétaires et payer les 11,6 milliards. Qui ont été effectivement payés en fin de compte. « Nous convenons que, par rapport aux engagements qui avaient été pris par le gouvernement, c’est la date du 5 janvier, date fatidique, pour pouvoir payer. Tout de même, il est beau qu’on donne, par souci de transparence, les éléments explicatifs » a dit Moustapha Ba aux députés.
LE MFB RASSURE LES MILITAIRES INVALIDES
Certains militaires invalides laissés sur le quai par les nouvelles indemnisations décidées par le président Macky Sall ont tenté de manifester hier pour dénoncer leur mise à l’écart. S’ils ont écouté le ministre des Finances et du Budget, ils pourront espérer passer de bonnes fêtes de fin d’année. Hier, à l’Assemblée nationale, Moustapha Ba a reconnu que l’Etat leur doit un montant de 5,9 milliards FCFA. Actuellement, sur 2238 militaires invalides, 1681 ont été payés pour un montant de 4 480 550 000 FCFA. Dès que la fiabilité des comptes des autres bénéficiaires sera établie, le paiement s’effectuera, d’autant plus que la provision est disponible, a-t-il assuré.
TOUS LES SALAIRES DES ASP PAYES AU PLUS TARD LE 31 DECEMBRE
Terminons avec les Agents de sécurité publique (ASP). Ces derniers vivent un calvaire du fait du retard de paiement de leur pécule. Eh bien eux aussi peuvent espérer passer de bonnes fêtes de fin d’année ! L’assurance leur a été donnée par l’argentier de l’Etat. Moustapha Ba a expliqué que la loi de finances initiale avait prévu une rallonge budgétaire de l’ordre de 3,75 milliards et une dotation finale de 11 milliards. Tout est rentré dans l’ordre puisque le ministre a indiqué aux députés que tous les salaires des ASP seront payés au plus tard le 31 décembre 2023.
ARBRE DE NOËL HALTE A L’INEGALITE EN MILIEU SCOLAIRE !
Dans certaines écoles du cycle maternel et de l’élémentaire, le nouveau mode d’organisation des arbres de noël est entrain de favoriser les inégalités sociales. Autrement dit, demander aux parents d’emmener le cadeau de leurs enfants ou de faire le choix de leur cadeau auprès de la direction de l’école en fonction de leur budget. Face à cette double proposition, il y a de richissimes parents adeptes du « m’as-tu-vu » qui étalent leur fortune en milieu scolaire en offrant des vélos de luxe, des motos et des autos de grosses cylindrées à leurs enfants. Des cadeaux extravagants que même les chauffeurs ont du mal à acheminer vers l’école. Les années précédentes, la cérémonie d’arbre de Noël a connu un fiasco total dans cette école sise Sacré-Cœur où des enfants aux parents démunis se sont rebellés contre le « père Noël » qui leur avait remis des cadeaux de Pacotille. Il fallait voir comment ces pauvres mômes se mettaient à pleurer à chaudes larmes jusqu’à jeter leurs jouets-camelote dans la cour de l’école ! Ce, contrairement aux autres enfants nantis tout heureux ou impressionnés sur leur vélos, motos ou autos. En cette période d’arbre de Noël, « Le Témoin » souhaiterait que le ministre de l’Education nationale ou celui de la Petite Enfance invite certains directeurs d’écoles à plus de responsabilités en organisant ces fêtes pour qu’elles ne fassent pas trop les inégalités sociales de leurs élèves !