VIDEOLE COUP D'ÉTAT DE MACKY SALL ET L'IMPÉRIALISME ÉLECTORAL
Pour Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla, l'histoire de la "démocratisation" en Afrique francophone n'est qu'une vaste mascarade électorale pilotée par Paris. Le cas sénégalais n’en est qu’un exemple de plus
C'est un véritable coup de tonnerre à Dakar. À peine un mois avant l'élection présidentielle du 25 février, le président Macky Sall vient d'annoncer son rapport sine die. Officiellement, il invoque un conflit entre l'Assemblée et le Conseil constitutionnel. Mais pour l'opposition, nul doute : il s'agit d'un "coup d'État" constitutionnel. Objectif : se maintenir au pouvoir après la fin de son mandat en avril.
Car le favori de ce examen n'était autre qu'Ousmane Sonko, figure de proue de l'opposition, aujourd'hui emprisonné. Or, Macky Sall semble bien décidé à lui barrer la route du palais présidentiel, quitter à piétiner la démocratie.
Malgré les émeutes des derniers jours, la France observe un silence embarrassé. Normal : l'histoire de la "démocratisation" en Afrique francophone n'est qu'une vaste mascarade électorale pilotée par Paris. Au nom de la "Françafrique", l'Élysée n'a jamais hésité à truquer les votes pour imposer ses candidats.
Alors, le vent du changement qui souffle au Sahel, porté par des militaires rebelles à l'ordre néocolonial, finira-t-il par balayer aussi les vieilles élites de Dakar ? L'histoire est en marche au Sénégal.