VIDEOSALL COUP CONTRE LA DÉMOCRATIE
Le report de la présidentielle plonge le Sénégal dans l'inconnu : Que va-t-il se passer après le 2 avril? Que redoute le Président ? Pourquoi préfèrerait-il l'armée à l'opposition véritable au pouvoir ? - Entretien avec Mamadou Ndoye
Dans cet entretien exclusif avec Mamadou Ndoye, le coordinateur du mouvement de la société civile Sursaut citoyen, analyse les raisons profondes du report de la présidentielle par Macky Sall et alerte sur les conséquences immédiates et à long terme de cet acte qui viole la constitution.
La situation a pris de court tout le monde et pour sûr, la résistance se prépare, sachant que la date du 3 avril être très déterminante puisqu’à partir de cette date Macky Sall ne sera plus président ni légalement ni légitimement.
Et si Macky Sall pense pouvoir compter sur sa seule armée pour s’accrocher au pouvoir contre la volonté d’un peuple debout comme un seul homme, il se trompe d'après l'ancien ministre étant donné que le peuple n’a pas encore réagi. Les quelques rares mouvements ne sont qu’une petite fumée le temps que les forces vives s’organisent.
En effet, pour l’ancien ministre, la plus grande hantise du président Sall, c’est que le pouvoir tombe dans les mains de l’opposition véritable. Ce qui lui vaudra de rendre compte de sa gestion de 12 ans de pouvoir.
Pendant longtemps, de provocations en provocations, le président n’a pas réussi à créer une situation lui permettant de s’accrocher au pouvoir parce que les forces vives ont compris son jeu.
Ne trouvant aucun prétexte pour conserver le pouvoir, il a donc créé lui-même son propre scénario sur la base de spécieux arguments en complicité avec son ex-famille politique qu’est le Parti de démocratique sénégalais dont le candidat Karim Wade a subi l’élimination la plus normale de toutes. Une élimination sur laquelle on ne devrait pas s'attarder.
Au fond, pour Mamadou Ndoye, dans les faits, ce n’est pas Karim Wade qui met en cause le Conseil constitutionnel puisque lui a déjà menti sur sa binationalité, mais c’est le pouvoir.
Le président Sall n’a pas l’air de comprendre qu’il ne peut compter sur sa seule armée pour arrêter le peuple dans son ensemble lorsque celui-ci se décidera. Il croit pouvoir arrêter la mer avec ses bras. Ce sera peine perdue.
En vérité de l'avis de l'ancien secrétaire général de la Ligue Démocratique (LD) , Macky Sall préférerait une situation où l'armée s'empare du pouvoir plutôt qu’à organiser une élection honnête et que l’opposition véritable prenne les commandes du pays.
Mieux, Mamadou Ndoye lisant entre les lignes le discours de renonciation de la candidature du président Sall débusqué une sorte de message subliminal de la situation que vit le pays en ce moment. Beaucoup de Sénégalais ne semble pas avoir prêté attention .